Le président yéménite a imposé l’état d’urgence pour un mois et a limogé l’ensemble de son gouvernement après le massacre de cinquante personnes.
Une cascade de démissions est intervenue depuis lundi dans l’armée, l’administration et la diplomatie yéménites de personnalités qui réclament le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Parmi les plus importantes, Ahmad Qaatabi, gouverneur d'Aden (sud), deuxième ville du pays à la pointe de la contestation, et le général Al Ahmar, chef des blindés.
Ces démissions interviennent après le massacre de plus de 50 manifestants par les forces de l'ordre vendredi 18 mars à Sanaa, la capitale du Yémen.
Le président Saleh a décidé d’imposer l’état d’urgence pour un mois et de limoger son gouvernement après ce massacre, condamné par le secrétaire général des Nations unies, qui a indiqué douter que le limogeage du gouvernement calme la population.
Des manifestations se déroulent depuis plus d'un mois place Tahrir à Sanaa. Les protestataires réclament le départ du président Saleh et des réformes politiques.
Dans le nord du pays, des rebelles chiites ont pris le contrôle d'une installation militaire dimanche, après des combats qui ont fait au moins vingt morts dans la région d'al-Jawf, proche de la frontière avec l'Arabie Saoudite. Ils ont opposé des combattants de la rébellion « houthie » et des soldats et des éléments des tribus soutenant le président Saleh.
Les rebelles appartiennent à la branche zaïdite du chiisme. Opposés au pouvoir central de Sanaa, ils sont dirigés par Abdelmalek al-Houthi.
La rébellion dure depuis 2004. Elle a fait des milliers morts et plus de 250 000 déplacés. Elle inquiète l'Arabie Saoudite (sunnite) par sa proximité.