L’opposition bahreinie vient de franchir un pas supplémentaire dans l’escalade contre la monarchie de Bahrein.
Trois mouvements d'opposition chiites radicaux ont réclamé, le 8 mars, l'abolition de la monarchie qui règne depuis plus de deux siècles sur l'île de Bahreïn. Les trois groupes, dont le mouvement Hak (droit), à la pointe de la révolte de la majorité chiite qui secoue le royaume depuis quelques semaines, exigent l'instauration d'une république."Cette coalition tripartite a fait le choix de renverser le régime existant à Bahreïn et d'y établir un système républicain démocratique", déclare un communique conjoint.
La veille, un demi-millier de Bahreïnis exigeant des réformes démocratiques avaient manifesté devant le siège du Parlement pour réclamer la démission de tous ses membres après la répression meurtrière de leur soulèvement. Depuis un mois, sept personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées lors d'interventions des forces de sécurité contre les manifestants, issus pour l'essentiel de la majorité chiite du royaume dirigé par la dynastie sunnite des Khalifa.
Les manifestants, qui campent sur la place de la Perle, un carrefour important de Manama, réclamaient jusqu'à présent la démission du gouvernement dirigé depuis quarante ans par un oncle du roi Hamad ibn Issa al Khalifa. Sous la pression de ses alliés occidentaux, notamment des États-Unis, les autorités de Bahreïn se sont engagées à laisser la population manifester pacifiquement et l'ont invitée à un "dialogue national".
Alors que les cinq roitelets du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Oman, Émirats) s’étaient solidarisés avec le roi de Bahreïn, l’Iran regarde avec une satisfaction à peine déguisée la situation dans cet archipel qu’il convoite. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, tout en conseillant la modération à leur protégé bahreïni, se préparent, sous la pression de l’Arabie saoudite, à intervenir militairement pour sauver la monarchie chancelante.
Au moment où elle affronte avec brutalité son peuple, elle s’est jointe aux autres monarchies du Golfe pour demander à l’ONU de décréter une zone d’exclusion aérienne en…Libye !