Les première mesure d’une réforme constitutionnelle ont été adoptées afin de faciliter la prochaine élection présidentielle et les législatives. Elles seront néanmoins soumises à référendum.
Plusieurs propositions de réforme constitutionnelle ont été rendues publiques par la Commission formée à cet effet, dans la foulée de la démission du président Hosni Moubarak. Première d’entre elle : le mandat présidentiel sera limité à une durée de quatre ans, renouvelable une seule fois. Les conditions de dépôt des candidatures seront assouplies pour permettre à des représentants des partis d'opposition et à des personnalités indépendantes de se présenter.
Le mandat présidentiel est actuellement de six ans, renouvelable ad vitam aux termes d'une réforme introduite par le président déchu, qui avait abrogé la limitation des mandats à deux figurant dans la constitution originelle.
Il avait aussi conditionné la candidature à l'élection présidentielle à l'obtention par le candidat d'une caution auprès d'un groupe de parlementaires. Dans la pratique, seul le candidat du parti au pouvoir pouvait se présenter au scrutin présidentiel.
Ces réformes transitoires seront soumises dans les quinze jours à un référendum populaire. Si elles sont approuvées, elles seront suivies par des élections présidentielle et législatives dans un délai qui n'a pas encore été fixé. Les scrutins doivent être supervisés par les magistrats.
Par ailleurs, la commission de réforme a demandé aux nouvelles assemblées parlementaires de former dès leur élection une "commission constitutionnelle" en leur sein – en y adjoignant des personnalités compétentes indépendantes – afin de rédiger une nouvelle constitution, laquelle sera approuvée par référendum dans un délai d'une année.
La commission a proposé aussi l'abrogation de la loi sur le terrorisme – qui restreignait les libertés publiques – et soumis la proclamation de l'état d'urgence à l'approbation du Parlement qui doit en être saisi une semaine au plus tard après sa déclaration. La durée de l'état d'urgence ne peut excéder six mois, selon les propositions.
L'Egypte vit sous l'état d'urgence depuis l'assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981.Cette mesure a été renforcée sous Hosni Moubarak par la "loi sur le terrorisme" ciblant plus particulièrement les groupes armés islamistes et leurs complices.