Israël a reconnu, début mai, qu’il existait une liste des produits qu’il est interdit d’importer dans la bande de Gaza.
Étrange inventaire qui comporte des articles aussi hétéroclites que la coriandre, la sauge, la confiture, le chocolat, les pommes de terre frites, les fruits secs, le tissu, les carnets et… les pots de fleurs vides. En revanche, la cannelle, les seaux en plastique ou les peignes sont autorisés. Pourquoi ? Le ministère de la Défense refuse de s’expliquer, « pour des raisons de sécurité » invoque-t-il.
Au-delà de l’anecdote, c’est la politique israélienne vis-à-vis de Gaza qui est mise en cause dans une enquête effectuée en 2009 par deux journalistes du quotidien Haaretz. Ils ont révélé l’existence de plusieurs documents qui réglementent les importations dans ce territoire, ainsi que d’une liste « à usage interne » de l’État d’Israël, précisant les besoins nutritionnels minimums de la population gazaouie, en calories et en vitamines, par âge et par sexe.
Une instruction est en cours pour déterminer selon quels critères et suivant quelles procédures les autorités israéliennes élaborent le catalogue des denrées interdites et/ou autorisées.
L’affaire fait suite à plusieurs plaintes officielles d’habitants de Gaza,
qui affirment que ces listes font la part belle aux intérêts commerciaux privés d’entreprises israéliennes.