L’équipe au pouvoir en Égypte s’oppose aux Frères musulmans sur le projet de loi fondamentale. Ceux-ci menacent de faire descendre le peuple dans les rues du Caire.
La bataille autour de la Constitution est engagée, en Égypte, depuis que le vice-Premier ministre, Ali al-Salmi a déclaré dans un entretien avec le quotidien Al-Ahram, le 2 novembre, que le Conseil suprême des Forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute d’Hosni Moubarak, en février dernier, « étudie avec attention » le projet de « déclaration de principes fondamentaux de la constitution ». Les Frères musulmans ont réagi aussitôt en menaçant de faire descendre les Égyptiens dans la rue, « un million de personnes, le 18 novembre », a promis Saad el-Ketani, vice-président du parti de la Liberté et de la Justice derrière lequel se cache la Confrérie. Il a, également, appelé à la démission d’Ali al-Salmi « et, si le gouvernement poursuit ce projet, à la démission de tous ses membres ». Plusieurs candidats à la présidentielle ont adhéré au communiqué diffusé par la Confrérie. « Les forces nationales ne permettront pas que soit imposée à tous la volonté d’une petite minorité », dit encore le communiqué. Le projet de Constitution, selon le journal al-Ahram, établit certains principes qui ne sont certainement pas du goût des Frères musulmans. « L’Égypte est un pays civil (comprendre non religieux) et démocratique qui réunion les citoyens dans un État de droit sans distinction… », dit le texte qui vise à garantir les minorités religieuses, notamment les Chrétiens récemment victimes de violence de la part d’extrémistes musulmans. Et si le projet fait de la Charia la source principale du Droit, il garantit, néanmoins, les droits des autres communautés. Les élections pour l’Assemblée du Peuple qui devrait compter 80 élus, sont prévues début 2012. La loi stipule, également, que contrairement au système de quota envisagé au début, chaque liste des partis politiques aux élections législatives devra comporter au moins un nom de candidate, sans stipuler la place qui lui sera attribuée. Sur ce point, les Frères musulmans, toutes tendances confondues, ne pourront qu’être satisfaits.