L’Occident réhabilite l’islam politique
Nasser avaient combattus les Frères musulmans sans pitié. Sadate les avaient utilisés pour écraser la gauche nassérienne et marxiste. Hosni Moubarak les avait alternativement combattus et tolérés. Aujourd’hui, Washington les remet en selle. La Confrérie des Frères musulmans, en Egypte, fait l’objet depuis la chute du clan Moubarak d’attentions très particulières de la part des autorités américaines. Des contacts directs sont désormais établis, comme l’avait annoncé Washington en juin dernier, avec l’organisation intégriste musulmane égyptienne la plus populaire, rebaptisée après le renversement de Moubarak, « Parti de la Liberté et de la Justice ». Bien qu’ayant officiellement renoncé à la violence, la Confrérie des es Frères musulmans a été la pépinière dont sont sortis la majorité des partis jihadistes et intégristes radicaux dans le monde arabo-muulman, y compris certains mouvements se réclamant ouvertement d’al-Qaïda. Interrogée sur la chaîne égyptienne Al Hayat sur la question de savoir si les Etats-Unis étaient prêts à collaborer avec un gouvernement comprenant des Frères musulmans, Hillary Clinton a répondu : « Nous voulons travailler et nous travaillerons avec un gouvernement dont les représentants respectent la non-violence, les droits humains et la démocratie.»
Des rencontres ont eu lieu fin septembre entre des officiels du Département d’Etat américain avec des dirigeants des Frères musulmans. Jusqu’ici, les Américains n’avaient rencontré que des parlementaires proches des Frères musulmans. Ce parti semble en bonne position dans la course pour la chambre basse égyptienne. Si les élections auront lieu en novembre prochain, comme prévu, Washington semble avoir choisi son cheval.