Hassan Nasrallah rejette en bloc les accusations du Tribunal spécial pour le Liban.
Réagissant à l’acte d’accusation du Tribunal spécial pour le Liban de La Haie (TSL), demandant au nouveau gouvernement libanais (prosyrien et pro Hezbollah) l’arrestation de quatre suspects dans l’assassinat de l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri en 2005, membres du Hezbollah, le secrétaire général du Hezbollah, dans un discours télévisé, a rejeté en bloc ces accusations mensongères et défié quiconque d’oser exécuter les mandats du TSL, un tribunal, dit-il, « au service d’Israël, des États-Unis et de certains courants politiques libanais.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exclu samedi l'arrestation de quatre suspects du Hezbollah cités dans les mandats d'arrêt émis par le tribunal de l'Onu enquêtant sur l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.? « Personne ne pourra arrêter ceux qui sont mentionnés dans l'acte d'accusation (…). Il ne sera pas possible de les arrêter ni dans 30 jours, ni dans 30 ans ni dans 300 ans », a-t-il dit dans un discours de plus d'une heure retransmis en direct par la télévision du parti, al-Manar. « Nous rejetons le tribunal international et toutes les accusations nulles et non avenues qui émanent de cette instance », a-t-il poursuivi. « Les choses iront jusqu'au procès par contumace, le verdict est déjà prêt », a-t-il encore dit, estimant que le tribunal cherchait « à porter atteinte au Hezbollah ». Les quatre membres du Hezbollah mentionnés dans l'acte d'accusation du tribunal « ont un passé honorable dans la lutte contre l'occupation israélienne », a assuré Hassan Nasrallah.
Présentant des films et des documents à l'appui, il a accusé la commission d'enquête d'avoir secrètement évacué 97 de ses ordinateurs via Israël, mettant ainsi en doute son impartialité. Nasrallah a également accusé le président du tribunal, le juge Antonio Cassese d'être « l'ami d'Israël » et l'adjoint de Detlev Mehlis, Gerhard Lehmann, d'avoir été soudoyé et d'avoir vendu des informations concernant l'enquête.
Revenant sur le fait que, selon lui, les autorités libanaises ne seraient pas en mesure d'arrêter les quatre suspects désignés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), Hassan Nasrallah a ajouté que « même si le courant du 14 Mars (opposition) était au pouvoir, il n'aurait pas pu répondre aux exigences de ce tribunal ». « Le TSL, soutenu par le Conseil de sécurité de l'ONU contrôlé par les États-Unis, cherche à attiser les tensions confessionnelles entre chiites et sunnites au Liban, comme le souhaitent Israël et certains chrétiens du 14 Mars, mais je rassure tous les Libanais : ce projet sera voué à l'échec », a ajouté le chef du Parti de Dieu.
Le tribunal spécial pour le Liban (TSL) a remis jeudi un acte d'accusation sous scellé et quatre mandats d'arrêt au procureur général à Beyrouth Saïd Mirza. Le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a, de son côté, confirmé le lendemain les noms de quatre suspects des membres du Hezbollah cités dans les mandats d'arrêt: Moustafa Badreddine, Salim Ayyache, Assad Sabra et Hussein Anaissi. On ignore où se trouvent les quatre hommes. Moustafa Badreddine est le beau-frère d'Imad Moughniyeh, le chef militaire du Hezbollah tué en 2008 dans une voiture piégée à Damas. Selon les médias, il a remplacé Moughniyeh à la tête des opérations militaires du parti.
La réaction du chef du Hezbollah ne constitue pas une surprise dans la mesure où il avait, dès 2010, dit s'attendre à ce que son mouvement soit mis en cause par le TSL et menacé de « couper la main » de celui qui arrêtera des membres du parti chiite. Depuis, le Hezbollah a lancé une campagne de dénigrement du TSL, l'accusant d'être « à la solde d'Israël et des États-Unis » qui le considèrent comme une organisation terroriste. Il avait aussi prévenu à plusieurs reprises qu'il ne resterait pas les bras croisés si un de ses membres était arrêté.