Les organisations de réfugiés iraniens sont désormais libérées du poids de l’opprobre, mais reste à évaluer le poids des années de mise à l’index.
Il y a huit ans jour pour jour, la justice d’exception « antiterroriste » française déclenchait une rafle visant les opposants à la dictature iranienne réfugiés en France du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Il est très rapidement apparu que cette vaste opération politico-judiciaire, visant de prétendues infractions de terrorisme et de financement d’activités terroristes, ne reposait sur aucun élément sérieux et ne pouvait s’expliquer que par la volonté de donner des gages au régime de Téhéran dans le contexte de négociations commerciales intergouvernementales.
La LDH a toujours soutenu les réfugiés iraniens visés par cette procédure, à la fois parce qu’elle demande la disparition de la justice d’exception qui en est à l’origine et parce qu’en l’espèce l’atteinte au droit d’asile et à la liberté des personnes visées n’était justifiée par aucun fondement sérieux d’ordre public.
Après huit années d’enlisement, le juge d’instruction a enfin prononcé, en mai dernier, le non-lieu qui s’imposait. La LDH rappelle à cette occasion que la justice britannique puis la Cour de justice de l’Union européenne, ont annulé l’inscription des organisations de ces réfugiés iraniens sur les listes d’organisations considérées comme terroristes. Il reste à présent à réparer le préjudice porté pendant des années au CNRI et aux personnes poursuivies, notamment en leur reconnaissant désormais la pleine liberté dont ils ont été injustement privés.