L'ex-président égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, ainsi qu'un ancien ministre, vont être jugés par le tribunal criminel pour le meurtre de manifestants et pour corruption, ont annoncé des sources judiciaires au Caire. M. Moubarak et ses fils sont actuellement en détention provisoire, l'ancien chef d'Etat à l'hôpital de Charm el-Cheikh, Alaa et Gamal dans la prison de Tora, au sud du Caire.
Selon un bilan officiel, 846 personnes ont été tuées pendant l'insurrection populaire qui a poussé M. Moubarak à la démission le 11 février dernier.
Les jeunes manifestants de Place Tahrir — siège de l'insurrection — ont menacé d'appeler à un nouveau "soulèvement" vendredi prochain si le Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA), qu'il soupçonnent de connivence avec les symboles de l'ancien régime, n'accélérait pas le rythme des réformes et ne présentait pas les principaux responsables de l'ère Moubarak devant les tribunaux.
Le CSFA avait aupravant démenti les rumeurs selon lesquelles il se préparait à "amnistier" le président déchu et son épouse, Suzanne Moubarak, après un arrangement aux termes duquel ils restitueraient leurs biens mal acquis à l'Etat et demanderaient pardon au peuple égyptien.
Le président et les membres du CSFA avaient été nommés à leur poste par Moubarak lorsqu'il était à la tête de l'Egypte. Certains étaient ses condisciples à l'Académie militaire du Caire.