Mauvais perdant, le public égyptien a failli lyncher les arbitres algériens et les joueurs du Club africain tunisien…
Mauvais perdant, le public égyptien a failli lyncher les arbitres algériens et les joueurs du Club africain tunisien, après que celui-ci ait vaincu le club cairote Ez-Zamalek. Raison de cette colère : un but refusé, à raison, par l’arbitre algérien Mohamed Al Michari.
Dès la défaite confirmée, des milliers de supporters du Zamalek ont envahi la pelouse pour attaquer l’arbitre algérien qui avait refusé ce but sur une position de hors?jeu évidente, en fin de match (90e +2). Ce dernier n’a évité d’être lynché que grâce au service d’ordre égyptien qui l’a protégé, bien que dépassé face à une situation de désordre inédite. Plusieurs joueurs et membres du club tunisien ont également été agressés et n’ont échappé à la folie des supporters qu'après une fuite rapide vers les vestiaires. Des dégradations ont été relevées dans l’enceinte du stade, destruction des panneaux publicitaires et des bancs de remplaçants entre autres.Les incorrigibles jumeaux du staff technique du Zamalek, Hossam et Ibrahim Hassan avaient appelé, avant le match, les supporters du club à venir en force et à user de tous les moyens pour « effrayer les Tunisiens ». Leur appel a été somme toute largement suivi…
L’image du foot égyptien est, une nouvelle fois, ternie. Le caillassage du bus de l’équipe nationale d’Algérie et l’agression de ses supporters en novembre 2009 au Caire est en effet encore dans les mémoires. Pour autant, la différence est de taille : en 2009, l’Egypte jouait sa qualification au Mondial et les fils Moubarak n’avaient rien trouvé de mieux que d’instrumentaliser cette compétition pour augmenter la chance de Gamal Moubarak de succéder à son père. Cette fois-ci, il n’y avait aucun enjeu politicien.
A leur retour à Alger, les arbitres algériens, magnanimes, ont déclaré à la presse locale : « Même si l’envahissement était énorme, on a été bien protégés par le service d’ordre. Tout le monde a été à la hauteur, on n’a pas senti cette haine envers nous. Je pense que le public a agi pour d’autres considérations. La preuve : dès notre retour à l’hôtel, tout le monde est venu nous présenter des excuses, du plus petit agent jusqu’au directeur, c’est vous dire si les Égyptiens ont été vraiment à la hauteur. Nous déplorons ce qui s’est passé sur le terrain. Cela est dû à une frange de supporters. On a certes frôlé le pire, mais l’essentiel est que nous sommes sains et saufs. »
La presse tunisienne a été moins indulgente, comme en témoigne ce commentaire du quotidien Le Temps : « La suite n’a rien à voir avec le football. Un envahissement de terrain et un comportement indescriptible des supporters égyptiens. Les joueurs clubistes furent agressés, l’arbitre et ses juges de touche encore plus. Houssem Hassen doit certainement regretter ses propos, ceux qu’il a livrés à la fin du match aller. Il est difficile de parler de football après ce qu’on a pu voir sur la pelouse du stade du Caire. Rien ne peut justifier cette hostilité envers des Tunisiens qui ont donné l’hospitalité à leurs « frères » égyptiens dans les moments forts de la crise libyenne. »
La balle est actuellement dans le camp de la Caf. Va-t-elle enfin sévir durement contre ce genre de comportement antisportif ?