L’hypothèse d’un attentat mené par un kamikaze est abandonnée, il s’agissait d’une bombe actionnée à distance.
Le roi Mohammed VI s'est rendu samedi 30 avril à Marrakech, deux jours après l’attentat terroriste qui a ensanglanté la ville touristique du sud marocain, faisant 16 morts, dont 7 français. Les enquêteurs marocains, appuyés par dix de leurs collègues français spécialistes de la lutte anti-terroriste, ont établi que l’explosion qui a secoué la ville a été provoquée par une bombe actionnée à distance, placée par un jeune aux cheveux longs au premier étage du café Argana donnant sur la célèbre place de Jemaa el-F’na, lieu de rassemblement des touristes. Un portrait robot de l'éventuel suspect a été établi. La thèse du kamikaze mise en avant aux premières heures de l’attaque a été ainsi exclue.
L’attentat n’a pas été revendiqué pour l'instant. Les autorités marocaines se fondent sur un mode opératoire similaire penchent vers l’hypothèse d’une action criminelle d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Elles ont affirmé cependant qu’elles ne négligeaient aucune autre piste.
Selon les enquêteurs français et marocains quatre pistes principales sont explorées. 1/ Un attentat d’Aqmi. Le Maroc a reçu en effet il y a quelques jours des menaces sur internet de cette organisation terroriste bien implantée au Sahel. Mais le communiqué qui lui est attribué n’a pas été officiellement authentifié. 2/ Un attentat perpétré par un mouvement djihadiste marocain, mais les principales obédiences de la mouvance islamique marocaine ont fermement condamné l'attentat. 3/ Une action de l’aile dure du régime qui entend ainsi s’opposer aux réformes constitutionnelles annoncées par le roi Mohammed VI, pour imposer une stratégie sécuritaire contre les manifestants qui réclament plus de liberté et de démocratie. 4/ Une action commanditée par l’étranger pour déstabiliser le régime marocain.
Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant a par ailleurs indiqué que l’attentat de Marrakech « ne vise pas la France », même si, selon le ministre des affaires étrangères Alain Juppé, la menace d’Al Qaïda contre la France est « permanente ».