Les coalisés affirment que le changement de commandement n’a pas affecté les sorties de l’aviation. Pourtant, les insurgés réclament plus d’efficacité.
Le général Abdelfattah Younes, chef militaire de l’insurrection libyenne, a déclaré que l’Otan était « décevant » et qu’il « ne répond pas avec la célérité voulue » aux demandes d’intervention des insurgés contre les troupes régulières. « Les frappes ne viennent jamais à temps, nous sommes déçus », a-t-il déclaré a Al Jazeera.
Le commandement de l’Otan a pour sa part insisté sur le fait que les frappes aériennes contre les installations militaires libyennes n’avaient pas diminué depuis que l’organisation atlantique a pris les opérations en main lundi 4 avril. Plus de 800 sorties ont été ainsi effectuées, selon l’organisation.
Les Etats-Unis ont pour leur part retiré tous les appareils du théâtre des opérations et n’interviennent qu’à la demande des coalisés, notamment en matière de renseignement.
Les insurgés, qui continuent à réorganiser leurs rangs, affirment manquer d’armement. Ils ne disposent que d’armes légères ou semi-lourdes face à des unités régulières mieux équipées, disposant de moyens lourds et bien mieux entraînées.
Alors que le « front » s’est stabilisé sur une ligne Ajedabya – Bréga, la ville de Misrata subit un pilonnage massif de l’artillerie pro-Kadhafi. Selon des témoins arrivés ces derniers jours en Tunisie, les habitants ont massivement déserté la ville. Selon les insurgés, Misratra déplore des dizaines de morts et plusieurs centaines de blessés, qui s’entassent, parfois sans soins faute de médicaments, dans ses hôpitaux surchargés.
Les insurgés réclament en vain depuis plusieurs jours l’intervention des forces coalisées pour neutraliser les pièces d’artillerie disposées autour de la ville, ainsi que les chars dont les canons sont pointés sur la cité.
Par ailleurs, selon des témoins, des arrestations massives ont été opérées à Tripoli pour décourager toute manifestation contre le régime dans une capitale réputée fidèle au « Guide ».