Selon El Moudjahed, l’organe officiel du FLN algérien, c’est un lobby marocain qui est derrière les tentatives d’impliquer l’Algérie dans les événements de Libye
Un lobby marocain est à l'origine des allégations colportées par certains opposants libyens dans une tentative d'impliquer l'Algérie dans les évènements que vit la Libye, révèle le quotidien Echourouq El Yaoumi dans son édition du 8 mars. L'auteur de l'article, qui cite des sources "informées", écrit que "la conférence de presse animée vendredi dernier par l'ex ministre libyen de Migration et des Affaires des migrants, Ali Richi, était orchestrée par un Marocain appelé Mohamed Saïd El Ouafi agissant pour le compte des services secrets marocains sous la couverture d'un correspondant de la chaîne France 24 à Washington où il était attaché de presse de l'ambassade du Maroc dans les années 1990.
Ali Richi, qui a la double nationalité, rapporte encore Echourouq El Yaoumi, avait été convoqué par Mouammar El Gueddafi après la reprise des relations diplomatiques entre Tripoli et Washington pour assumer un portefeuille ministériel. Ali Richi, le premier ministre à avoir démissionné du gouvernement libyen, n'a pas hésité, à prétendre dans une déclaration à la chaîne CNN, que "l'opposition libyenne était déçue par la position de l'Algérie qui n'a pas dénoncé les actes barbares d'El Gueddafi et qui n'a pas exprimé son soutien au mouvement populaire", affirme l'auteur de l'article. Il a également prétendu que "des mercenaires du front Polisario seraient parmi les escadrons de la mort qui se sont rendus en Libye pour semer le chaos et faire avorter la révolution libyenne" citant même le porte-parole du Conseil national de transition en Libye qui avait déclaré qu'outre les mercenaires Maliens, Nigériens et Ethiopiens qui se sont rendus dans ce pays, figuraient d'autres du front Polisario", ajoute encore le signataire de l'article. Des allégations que le président du Conseil libyen de transition, Mustapha Abdeljalil avait de sitôt démenties dans une déclaration au même journal, indique-t-on. ?
Selon le journal, la position d'El Richi intervient à l'instigation des services secrets marocains qui ont "encouragé certaines obédiences “de l'opposition libyenne” à l'effet d'accuser l'Algérie et le front Polisario "dans une entreprise de renseignement éhontée visant vengeance et règlement de comptes anciens". Le lobby marocain tente d'instrumentaliser les évènements en cours en Libye à travers ses activistes infiltrés dans les médias et nombre d'associations proches du lobby sioniste aux Etats-Unis parallèlement au recours du renseignement marocain à une propagande tendancieuse, ciblant le Polisario, dans une entreprise de désinformation visant à leurrer l'opinion publique. Echourouq précise que ces développements ont été précédés d'informations "sûres" selon lesquelles le dénommé Ibrahim Yahia El Gueddafi superviserait personnellement à partir du Royaume du Maroc les opérations de recrutement et de financement de mercenaires venus de pays africains et serait en charge de la gestion de la compagnie pétrolière "Tamoil" relevant du fonds des investissements libyen qui détient des filières dans 22 pays africains, en témoigne l'ancien diplomate libyen Ahmed Jibril qui réside actuellement à Londres. L'Algérie avait, rappelle-t-on, démenti de "la manière la plus catégorique" les allégations mensongères sur l'utilisation d'avions militaires algériens pour transporter des mercenaires en Libye, des allégations reprises par certains sites électroniques et des chaînes de télévision satellitaires. "Ces allégations insidieuses vont à l'encontre de la position doctrinale, bien connue, de l'Algérie qui récuse, de manière absolue, l'ingérence dans les affaires intérieures des Etats", avait souligné le ministère des Affaires étrangères.