La Libye compte cinq sites classés au patrimoine mondial de l’humanité : Les sites archéologiques de Leptis Magna, de Cyrène et de Sabratha, le site rupestre du Tadrart Acacus et la ville ancienne de Ghadamès
Le 23 mars, l’Unesco appelait tous les protagonistes du conflit actuel à épargner ces sites.? L’occasion de vous les présenter à travers un aperçu historique pour mieux comprendre le présent.
L’Amphithéâtre de Leptis Magna est construit en 56 ap. J.-C. dans la cavité d’une ancienne carrière. Il est situé dans la ville romaine de Leptis Magna, à quelques centaines de kilomètres à l’est de Carthage (aujourd’hui près de Tripoli, en Libye)?L’amphithéâtre possède 15 000 places, et il forme une ellipse de 100 mètres de grand axe et 80 mètres de petit axe.?L’Amphithéâtre de Leptis Magna est construit en 56 ap. J.-C. dans la cavité d’une ancienne carrière. Il est situé dans la ville romaine de Leptis Magna, à quelques centaines de kilomètres à l’est de Carthage (aujourd’hui près de Tripoli, en Libye)?L’amphithéâtre possède 15 000 places, et il forme une ellipse de 100 mètres de grand axe et 80 mètres de petit axe.
Leptis Magna
Leptis Magna ou Lepcis Magna (Neapolis en grec : nouvelle ville), était une des villes importantes de la république de Carthage. Sous Dioclétien, en 303, lors de la partition de l’Afrique Proconsulaire, elle devient la capitale de la nouvelle province, la Tripolitaine. Ses ruines sont situées près de la ville actuelle de Khoms, à environ 120 km à l’est de Tripoli, sur l’embouchure de l’oued Lebda en Libye.?La cité a probablement été fondée par les Phéniciens mais les premières traces d’occupation sont datées du VIIe siècle av. J.-C.?Cependant, elle ne prit toute son importance que lorsque Carthage étendit sa domination au bassin méditerranéen au IVe siècle av. J.-C.. À l’issue de la troisième guerre punique, elle passe sous le contrôle de la république romaine. Cependant, aux alentours de 200 av. J.-C., elle constitue de fait une cité indépendante.? Ce statut perdura jusqu’à ce que l’empereur Tibère l’incorpore dans la province d’Afrique. Elle devint alors une des cités les plus influentes d’Afrique du Nord et un important centre de commerce.?Leptis connut sa plus grande prospérité quand en 193, un de ses enfants, Lucius Septime Sévère, devint à son tour empereur. Il favorisa sa ville natale, notamment en bâtissant de somptueux monuments, qui en firent l’une des trois plus belles villes africaines, rivalisant avec Carthage et Alexandrie. Il s’y rendit certainement avec sa famille en 203, où il fut reçu avec faste.? Lors de la crise économique du IIIe siècle, pendant laquelle le commerce déclina rapidement, Leptis Magna perdit également de son importance, et au milieu du IVe siècle, on la trouve en partie abandonnée. Ce déclin peut également s’expliquer par les attaques des Austuriani (un peuple de Maures de l’extérieur) en 362-365, auxquelles le comte d’Afrique Romanus (c’est le responsable de l’armée romaine en Afrique) n’a pas pu répondre. Elle connut un faible renouveau sous le règne de Théodose Ier.?En 439, Leptis Magna et le reste des villes de Tripolitaine passèrent sous le contrôle des Vandales, quand leur roi Genséric prit Carthage aux Romains pour en faire sa capitale. Afin d’éviter que Leptis Magna ne se rebelle contre le nouvel ordre vandale, Genséric ordonna de raser ses murs. Cette mesure permit malheureusement à un groupe de Berbères de saccager la ville en 523.?Bélisaire reprit Leptis Magna pour le compte de Byzance dix ans plus tard, et en 534 il renversa le royaume des Vandales. Leptis devint alors une capitale provinciale de l’Empire byzantin. Cependant, elle ne se remit jamais des destructions commises par les Berbères. En 650, les Arabes envahirent à leur tour la Tripolitaine, et la ville fut abandonnée à l’exception d’une garnison byzantine.?Au fil des siècles, le site, oublié, fut enseveli sous les sables. Et ce, jusqu’au XVIIe siècle lorsqu’il fut exploité pour ses matériaux : des colonnes utilisées pour le Grand Autel de l’Abbaye de Saint Germain des Prés (gravure de Lucas, 1717) se trouvent maintenant dans la grande galerie des peintures du Louvre, où elles ont été transférées à la Révolution lors de la destruction de cet autel.?L’exploration archéologique débuta avec l’arrivée des italiens au début du XXe siècle.?Aujourd’hui, le site de Leptis Magna constitue l’un des plus impressionnants vestiges de l’Empire romain, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. (A suivre)