« Notre-Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans. » L’invocation de la Vierge Marie se détache en arabe, en français et en berbère, au fond de l’abside. Elle frappe le regard dès que l’on franchit le seuil de l’imposante basilique vers la nef, comme un appel à la tolérance, à la cohabitation et à la fraternité interreligieuse.
Construite au milieu du XIXe siècle, l’église d’Alger Notre-Dame d’Afrique vient d’être restaurée pour retrouver sa splendeur d’antan. Elle avait notamment souffert du séisme de 2003. Les travaux ont duré quatre ans sous l’égide de l’Association diocésaine d’Algérie. Ils ont coûté plus de cinq millions d’euros, nécessitant le concours financier de plusieurs parties : l’État algérien, le Quai d’Orsay, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le département des Bouches-du-Rhône et la ville de Marseille ont contribué aux frais de cette restauration, réalisée avec le concours d’architectes français et algériens. Présidant l’inauguration, l’archevêque d’Alger, Mgr Ghaleb Moussa Abdallah, a célébré la « solidarité partagée » que représente ce lieu de grande spiritualité qui « se veut ouvert à tous », a-t-il souligné, en présence d’un aréopage de personnalités algériennes, dont le représentant du président Abdelaziz Bouteflika, le ministre d’État Abdelaziz Belkhadem, et le ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghoulamallah.
D’autres lieux de culte chrétien prestigieux sont en voie de restauration, notamment la basilique Saint-Augustin. On pense aussi à l’église Saint-Vincent-de-Paul à Kouba, près de la capitale, et à la cathédrale d’El Kala, située à la frontière tunisienne, un monument de la fin du XIXe siècle qui a subi, lui aussi, les aléas du temps.