Le Premier ministre, M. Essebsi, estime qu’il faut rétablir l’autorité de l’Etat et assurer davantage de sécurité, tout en réglant les questions liées à l’ancien régime, à commencer par celle du sort de M. Ben Ali.
Le nouveau premier ministre tunisien, Béji Caid Essebsi, a annoncé que l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali sera poursuivi pour "haute trahison" pour avoir fui son pays et "déserté son poste de commandant en chef des forces armées tunisiennes".
"Ben Ali est coupable de haute trahison pour avoir abandonné son pays et déserté son poste de commandant en chef des forces armées tunisiennes, lui, le général", a déclaré M. Essebsi dans sa première intervention publique depuis sa désignation pour former un nouveau gouvernement de transition. Il a rappelé que la désertion est "passible de la peine de mort".
M. Essebsi a souligné qu'il fallait "une rupture radicale" avec l'ancien régime, mais qu'il fallait "séparer le bon grain de l'ivraie" parmi les responsables de l'ère précédente. "Il y a les symboles, mais il y a aussi les pions", a-t-il expliqué, en affirmant qu'il n'avait lui même "aucun engagement avec qui que ce soit et aucun lien avec aucun parti".
"Il n'y aura pas de retour en arrière", a-t-il encore dit, mais "il faut nous donner le temps nécessaire, parce que nous avons trouvé une situation dégradée au-delà de l'imaginable ".
M. Essebsi a affirmé que, dès la formation de son gouvernement, il se donnera pour "priorité le rétablissement de l'autorité de l'Etat, qui s'est considérablement dégradée cers derniers jours, à commencer par le rétablissement de la sécurité". Il a appelé la population à lui "'accorder un préjugé favorable et à le juger sur ses actes".
Le président par interim, Fouad Mebazaa, a convoqué le corps électoral le 24 juillet pour l'élection d'une assemblée chargée de rédiger une nouvelle constitution.