Une grande partie de l’activité minière tunisienne est paralysée depuis la vague de protestation et le départ de l’ancien président Ben Ali. Les répercussions sont importantes sur les entreprises.
Avec l'aimable autorisation de R. Maamri,
Article consultable également sur le site https://www.lapresse.tn/05022011/21961/un-manque-a-gagner-de-3-md-par-jour.html
Depuis une dizaine de jours, l’activité minière est totalement paralysée. Des vagues de protestations, spontanées, bloquent toujours l’activité des cinq centres de production du bassin minier (Mdhilla, Redeyef et Oum Laarayes et les deux sites de Métlaoui). Les répercussions sont de taille sur la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), le Groupe chimique de Tunisie (GCT), ainsi que toute l’économie tunisienne.?D'ailleurs, un responsable de la CPG reconnaît qu'actuellement, «le bilan est lourd, on est en “stand-by”depuis plus de dix jours». Dans les conditions normales, a-t-il rappelé, «notre appareil productif assure une extraction quotidienne de 20 à 25 mille tonnes et une livraison du même ordre aux unités du GCT de Gabès et Skhira et aux ports d’exportation. Naturellement, ces unités, dont la matière première est principalement le phosphate, risquent la rupture de stock et la cessation d’activité. Ce qui est inquiétant c’est qu’outre le manque à gagner, on risque de perdre définitivement nos clients. En effet, si les retards de livraison persistent, les demandeurs de phosphates et dérivés s’adresseront à d’autres producteurs concurrents, entre autres le Maroc et la Syrie».?D'ailleurs, selon les premières évaluations, le manque à gagner s'élève à environ 3 milliards par jour.?La situation demeure préoccupante. En effet, les contestataires semblent déterminés et leurs actions couvrent les sites de production, les locaux administratifs et plusieurs espaces. «A plusieurs reprises, on a été empêché de rejoindre nos bureaux», a ajouté le cadre. Depuis toujours, la principale et unique demande est l’emploi. Cette fois, les contestataires ont demandé le recrutement d’une personne de chaque famille. Toutefois, plusieurs difficultés s’annoncent dans les négociations. «A défaut d'un vis-à-vis crédible, l’administration de la CPG est dans l’impossibilité de mener des négociations structurées et fructueuses», précise le cadre.?On apprend, aussi, que le cours du phosphate s’élève à 85 dollars la tonne. D’après notre source, «un tel niveau procure à la CPG une marge commerciale très importante. C'est pour cette raison que la CPG, l’entreprise centenaire qui a participé activement à la promotion économique et sociale du pays et particulièrement du bassin minier, est appelée plus que jamais à allouer une plus grande part de ses recettes pour mieux faire valoir sa vocation sociale».