Les dernières manifestations en Tunisie ont plutôt pour conséquence de bloquer l’économie et d’endommager le fragile relèvement des affaires que de mettre en valeur des revendications.
Les proches collaborateurs du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, ainsi que les responsables du RCD durant les dix dernières années, seront exclus du scrutin pour l’élection le 24 juillet de l’Assemblée Constituante, a annoncé le Premier ministre du gouvernement provisoire Béji Caïd Essebsi.
La liste des exclus comporte les membres du bureau politique et du comité central de l’ancien parti dominant, ainsi que les membres du cabinet du président déchu et ses conseillers, considérés comme "partie prenante dans la prise de décision". Elle sera sera établie par décret-loi signé par le président de la République par intérim, a-t-il dit. M. Essebsi tempère ainsi une proposition de la « Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme politique et la transition démocratique » visant à exclure du prochain scrutin tous les membres du RCD qui ont assumé des responsabilités au sein du RCD-dissous au cours des 23 dernières années de règne de Ben Ali.
Le Premier ministre a estimé que certains parmi les anciens responsables du RCD étaient victimes des exactions de l'ancien régime et "qu'ils ne peuvent être interdits de candidature sans qu'il aient été condamnés par la justice". Il a appelé la Haute instance à faire preuve de « tolérance, de modération et de juste milieu qui distinguent le peuple tunisien".
M. Caïd Essebsi a, d'autre part, apporté l’accord de son gouvernement au principe de parité entre les hommes et les femmes sur les listes électorales, soulignant que « c’est une première dans l'histoire des élections en Tunisie". Il a rappelé aussi que le président de la République par intérim et les membres du gouvernement provisoire ne pourront pas se présenter à ces élections, et souligné que le gouvernement veillera à ce qu’elles soient « transparentes, honnêtes, équitables et libres ».
Le Premier ministre a par ailleurs exprimé à nouveau ses inquiétudes de ce qu’il a qualifié de « grands dépassements » survenant dans le pays à travers les sit-in et les manifestations répétition, « ce qui est loin d'encourager l'investissement étranger », a-t-il dit. Il a évoqué les entraves à la marche des entreprises, le blocage des routes et des lignes de chemin de fer et l'émigration illégale.