Les insurgés libyens ne demandent pas le débarquement de troupes occidentales sur le sol libyen, mais des instructeurs.
Après les Britanniques, Français et Italiens ont décidé l'envoi en Libye de conseillers militaires auprès des insurgés, mais ils ont refusé pour l’instant de répondre à la demande de la rébellion de déployer des troupes au sol, notamment pour desserrer l’étau autour de Misrata, troisième ville du pays, assiégée depuis près de deux mois par les troupes de Kadhafi. Vivre, médicaments et services commencent à manquer à Misrata : des queues se forment devant les boulangeries, où le pain se fait de plus en plus rare, et devant les stations service.
Le président du CNT (Conseil national de transition), Moustapha Abdeljalil, reçu à Paris, a plaidé pour sa part en faveur d'une "intensification" des frappes aériennes, ce qu’il semble avoir obtenu auprès de Nicolas Sarkozy. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est déclaré "tout à fait hostile" à l'éventualité d'une intervention au sol et, selon l'Elysée, le CNT "n'a pas du tout de revendications sur des troupes au sol".
M. Abdeljalil, qui a promis d'établir un "État démocratique".
L'assistance promise par Paris et Rome n'a "absolument rien à voir avec l'envoi de troupes" au sol, a insisté M. Sarkozy.
"Il faut entraîner les rebelles: ce sont des jeunes désireux de se battre pour leur cause, mais ils n'ont pas les capacités nécessaires et nous irons donc là où il y a les conditions de sécurité nécessaires pour fournir notre savoir-faire et leur permettre d'affronter une armée qui est, elle, professionnelle", a expliqué le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa.
Alors que le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, a déploré l'envoi de conseillers militaires, affirmant que leur présence "prolongerait" le conflit, le président Barack Obama a apporté son "soutien" à la décision des alliés estimant "qu'elle va aider l'opposition", a expliqué la Maison Blanche.
M. Abdeljalil a par ailleurs indiqué que la rébellion avait obtenu des armes soit en les achetant soit auprès de "certains amis", sans les identifier.
L'identification des cibles reste le problème crucial du conflit. Les forces de Kadhafi ont été embarquées sur des pick-up qu'il est très difficile de distinguer de ceux des insurgés, a expliqué un général français, Jean-Patrick Gaviard.