L’analyse de la députée marocaine du parti RNI (Rassemblement national des indépendants), Mme Mbarka Bouaïda.
« La classe politique marocaine a besoin de faire sa propre révolution, de se remettre en question, de se renouveler pour accompagner et porter le changement », a estimé samedi 16 avril à Paris la députée marocaine Mbarka Bouaïdadu parti RNI (Rassemblement national des indépendants) dans son intervention lors d’un colloque sur "Le printemps arabe", organisé par le ministère français des Affaires étrangères à l'Institut du monde arabe et auquel a participé le chef de la diplomatie Alain Juppé.
Pour la députée Mbarka Bouaïda, cette classe politique devrait proposer des programmes ambitieux pour accompagner l’évolution du pays et répondre aux attentes des citoyens.
Elle devrait aussi, selon elle, être « forte, capable de jouer son rôle de « courroie de transmission » maintenant, et d’acteur politique entièrement responsable de ses actes demain. »
Mme Bouaïda a expliqué que le Maroc, qui est en train de vivre une « évolution et non révolution », est en voie de « bâtir une vraie démocratie basée sur les séparations des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la parité, et le respect total des droits de l’homme ».
« La situation du Maroc est différente et unique », a-t-elle relevé, soulignant que cette différence est identitaire et institutionnelle. Le Maroc étant une mosaïque culturelle et une monarchie historique.
Rappelant que le discours royal du 9 mars dernier, dans lequel le roi mohammed VI a annoncé d’importantes réformes institutionnelles, Mbarka Bouaïda a souligné que « la manière dont se déroule le changement au Maroc est à fait particulière car elle se caractérise par une entente et un échange très fluide entre le peuple et son souverain. »
«Nous avons vu le Roi renforcer le rôle des organes indépendants tels que le Conseil national des droits de l’homme, l’Institut du médiateur, le Conseil de la concurrence, l’Instance centrale de prévention contre la corruption, etc. », a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter que « Nous assistons tous les jours à des preuves de confiance renforcées : libération de 190 prisonniers politiques, des sanctions contre d’anciens dirigeants épinglés par le rapport de la Cour des comptes, etc .»
Mais, selon elle, « La démocratie à elle seule n’est pas suffisante pour réaliser le développement. C’est un moyen permettant de libérer les énergies et de construire un pays sur la base du respect et de la dignité », notant que la démocratie ne peut réussir sans un accompagnement socioéconomique et des solutions aux déficits en matière d’éducation, d’emploi et de santé.
Pour la députée, « Le changement s’inscrit également dans la proximité, d’où la nécessité d’accélérer la régionalisation et de la réussir sur le terrain, d’impliquer les forces citoyennes jeunes et moins jeunes, de créer une dynamique de changement locale aboutissant in fine à une valeur ajoutée incontestable. »
Mme Bouaïda note aussi que les pays voisins sont des acteurs incontournables dans ce processus. « L’intégration maghrébine se fait de plus en plus insistante, car elle répondrait à un appel pressant de la rue et permettra également de renforcer l’économie de la région.»
« Une politique maghrébine de voisinage s’impose donc », a-t-elle dit.
Enfin, la député a par ailleurs estimé que le changement est aussi une question d'image. "Nous avons besoin de rétablir la confiance à travers l'image. Nous avons besoin d'effacer les symboles de l'abus, de la corruption et de la mauvaise gestion".
Source : atlasinfo.fr