Réformes en vue d’un plus grand pluralisme politique.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé vendredi 15 au soir qu'il allait lancer un important train de réformes pour renforcer le pluralisme politique, ainsi que les libertés d’expression et d'organisation, dans un discours à la Nation diffusé en direct par la télévision algérienne.
Le chef de l’Etat a annoncé qu’une commission sera constituée prochainement pour recommander des réformes à la Constitution, qui seront soumises soit au vote du Parlement, soit à un référendum populaire.
M. Bouteflika a rappelé à cet égard qu’il avait, depuis son accession au pouvoir en 1999, indiqué qu’il envisageait d’amender la Constitution en vigueur qui ne correspondait pas à ses vœux, avait-il dit.
La Constitution actuelle a été amendée une première fois en 2008 pour préciser les pouvoirs respectifs du chef de l’Etat et du Premier ministre et autoriser le chef de l’Etat de briguer plus de deux mandats successifs.
M. Bouteflika a aussi annoncé que la loi électorale sera révisée pour assurer une meilleure représentation des Algériens aux assemblées locales, régionales et nationales. Il a indiqué qu’il est envisagé d’accorder la parité aux femmes sur les listes électorales.
Il a aussi aussi annoncé la dépénalisation des délits de presse, la révision du code de l’information et une réforme de l’audiovisuel public. La dépénalisation des délits de presse est depuis des années une des plus importantes revendications des journalistes algériens.
Les partis politiques de la majorité et de l’opposition seront associés à l’élaboration de ces réformes, a-t-il dit.
Le chef de l’Etat a entamé son discours en rappelant que le défi de la décennie passée avait été de rétablir la paix après des années de terrorisme.
Il a rappelé aussi les réalisations effectuées dans le domaine des infrastructures, des équipements sociaux et économiques, ainsi que la politique de désendettement qui a permis à l’Algérie de réduire à des montants négligeables sa dette publique extérieure.
Le président Bouteflika a par ailleurs évoqué les soulèvements dans les pays arabes, en réaffirmant l’attachement de l’Algérie à la souveraineté nationale des pays concernés et son refus de toute intervention étrangère, sans cependant citer aucun cas précis.
Il a souligné ce propos que la démocratie, la liberté et l’état de droit sont des revendications légitimes.