Le problème serait sa bi-nationalité, à moins que ce soient les révélations faites à l’ambassadeur américain en Tunisie, retrouvées ensuite sur WikiLeaks.
Mohamed El Boussaïri Bouebdelli auteur d’un livre d’abord téléchargeable sur le Web, puis réédité après la chute de Ben Ali, intitulé«Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté», vient de déclarer que «sa demande d’un visa pour créer un parti politique lui a été refusée. Pourquoi ?« parce que je suis un binational, j’ai aussi la nationalité française. Je compte lancer un site pour sensibiliser tous les Tunisiens de l’étranger à ce problème qui les exclut de la vie politique.?Je compte aussi sensibiliser l’Instance supérieure de la réforme politique pour trouver une solution à ce problème. » Il faut rappeler que plusieurs ministres qui ont été nommés après la chute de Ben Ali étaient des bi-nationaux.
Dans un entretien accordé à Hannibal TV, M. Bouebdelli revendique la pérennité de certaines informations retrouvées dans les documents de WikiLeaks. « En mai2008, dit-il, l’ambassadeur américain, M. Robert Godeck, avait organisé une table ronde sur les investisseurs partis de zéro et qui ont réussi dans les affaires.?Je lui ai parlé, en aparté, du livre que j’étais en train d’écrire et j’ai sollicité un rendez-vous.?Il a accepté, c’est là que je je lui ai parlé de l’histoire du fifty-fifty et du système Ben Ali en général, et d’autres affaires du sérail: Leïla Ben Ali qui voulait marier sa nièce à Cheikh Maktoum et Souha Arafat qui a vendu la mèche à la Reine Rania de Jordanie, Cheikh Maktoum étant marié à la demi-sœur du Roi Abdallah.?Bref, je lui ai donné le manuscrit du livre que j’ai écrit tout en demandant la protection pour moi et ma famille. Le 4 juillet 2008, lors de la fête nationale américaine, l’ambassadeur américain avait dit à ma femme: «Vous avez un mari courageux», et se tournant vers moi il m’a affirmé?: «Vous avez tout mon soutien».?La Suisse et la Communauté européenne m’ont également offert leur soutien.?Le livre est enfin sorti le 25 septembre 2009 en France, je pensais, en rentrant le 22 octobre 2009 à Tunis, que j’allais être arrêté car j’avais dénoncé le système Ben Ali en écrivant à tous les sénateurs et députés français, suisses, belges et européens, et le livre ayant été téléchargé à plusieurs dizaines de milliers de copies sur Internet, mais je n’ai été que fouillé. J’ai dit aux douaniers: «Si vous cherchez le livre il est dans ma tête».?En lisant WikiLeaks après, Ben Ali s’est écrié: «Je vais le tuer, le salaud».