Les défections de caciques du régime entraînent l’un des fils Kadhafi vers des négociations avec les insurgés.
Le fils aîné de Kadhafi, Seïf El Islam, serait désormais prêts à sacrifier son père pour garantir la survie du régime et du clan familial, qui présentent depuis quelques jours de graves lézardes.
Selon le New York Times, Seïf El Islam, qui avait promis des « bains de sang » aux insurgés dès le début de l’insurrection, serait désormais prêt à prendre la tête d’une transition vers une démocratie constitutionnelle, prévoyant le retrait du pouvoir de son père. Il aurait l’accord, pour ce plan de sauvetage du régime, de son frère cadet, l’ancien footballeur de la Ligue Deux italienne, Saadi Kadhafi.
Mais ce tandem s’oppose à un autre tandem familial, celui constitué par Moatassem, conseiller à la sécurité du « Guide » et Khamis, qui est à la tête de la milice. Ils sont des tenants de la ligne dure contre les insurgés.
Ces « fuites » interviennent quelques jours après la défection du ministre des Affaires étrangère et ancien chef du renseignement extérieur Moussa Koussa et d'un proche conseiller du « Guide », Ali Abdesselam Triki, le "Monsieur Afrique" du régime. Aucun des deux n'a dit s'ils rejoignaient le camp des rebelles, mais leur défection laisse un vide certain dans le dispositif politique et diplomatique de Kadhafi.
L'insurrection a rejeté les propositions de Seif El Islam. Elle a indiqué que le retrait du pouvoir de Kadhafi et de sa famille n'était pas négociable.
Par ailleurs, de nombreux diplomates s’interrogent sur la nature exacte de la « mission » confiée par Kadhafi au vice-ministre des affaires étrangères et des affaires européennes, Abdelati Obeïdi, qui a rencontré, dimanche 3 avril, le premier ministre grec, Georges Papandréou et doit se rendre à Ankara et Malte. "Il semble que les autorités libyennes cherchent une solution", a déclaré le chef de la diplomatie grecque, Dimitris Droutsas.
Une délégation de diplomates britanniques est de son côté arrivée, samedi dans le fief rebelle de Benghazi pour, selon Londres, "entrer en contact avec des personnalités, dont le Conseil national de transition". Cette mission intervient près d'un mois après l'envoi d'une première délégation britannique, le 6 mars, à Benghazi, qui avait tourné court. Les diplomates et les membres des forces spéciales britanniques qui la composaient, qui n’avaient pas prévenu de leur arrivée, avaient été arrêtés par les insurgés peu après avoir débarqué d’hélicoptère. Ils avaient dû quitter la Libye après une courte détention.
Sur le terrain, les unités pro-Kadhafi ont déplacé les opérations vers El Djabal el Gharbi (une chaîne montagneuse), dont les villes principales ont été assiégées et sont soumises au pilonnage de l’artillerie lourde depuis le 3 avril.
A l’Est, les combats se concentrent autour du site pétrolier de Brega, à 800 km de Tripoli et à 240 km au sud de Benghazi. Parallèlement la coalition, désormais sous le commandement de l’OTAN, a repris ses frappes aériennes, détruisant plusieurs blindés des forces gouvernementales.