La ville natale du colonel Mouammar Kadhafi a une portée hautement symbolique pour les insurgés. Si elle est vraiment tombée entre leurs mains, leur moral va être au beau fixe pour les jours à venir, ceux, difficiles, de la future bataille de Tripoli.
Les insurgés libyens ont annoncé la chute de Syrte, la ville natale du colonel Mouammar Kadhafi, une agglomération d'environ 135 000 habitants, qui compte une grande base militaire. Elle passait pour être un bastion du régime et un verrou sur la route de Tripoli, capitale du pays où s’est barricadé le Guide et ses proches collaborateurs à la caserne de la porte Al Azizia.
Selon des journalistes sur place, les unités spéciales du régime se seraient retirées vers l’ouest, en direction de la capitale, après avoir subi d’intenses bombardements des forces de la coalition internationale. Les insurgés en ont profité pour occuper la ville, dont la chute a une valeur symbolique à leurs yeux. Neuf puissantes explosions ont cependant secoué la ville lundi matin 28 mars, dues probablement à un nouveau raid aérien des forces de la coalition.
Depuis le début de l’intervention occidentale, les insurgés ont repris leur progression vers l’ouest, en direction de la capitale. Ils ont repris Ajedabiya et les grands terminaux pétroliers de l’est : Ras Lanouf, Brega, Sidra, Zoueitina, qu’ils contrôlent en même temps que Tobrouk, en Cyrénaïque. Le responsable des affaires pétrolières du Conseil national de transition (CNT), l‘ingénieur Tarhouni, a annoncé la reprise de la production pétrolière à un niveau qui pourrait atteindre rapidement 1,6 millions de barils jour. Cette manne est la bienvenue pour soutenir l’effort de guerre du CNT.
Les forces régulières sont désormais repliées sur une moitié ouest de la Libye, à l'exception de la troisième ville du pays, Misrata, toujours aux mains de l'insurrection.