Le colonel Kadhafi a fait une apparition publique deux jours après que sa résidence a été visée par un missile tiré par la coalition.
Le colonel Mouammar Kadhafi est réapparu mardi 23 au soir en public dans sa résidence de Bab el-Azizia à Tripoli, cible le dimanche précédent d'un missile de la coalition, pour dire, sur un ton particulièrement véhément, qu’il était « toujours là » à son poste et qu’il faisait face à une « croisade contre l’islam », dont il sortira vainqueur, a-t-il assuré.
"Nous ne capitulerons pas", a-t-il martelé.
De son côté, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a affirmé que des proches de Kadhafi multipliaient les contacts avec des personnalités occidentales à la recherche d’une « issue par le haut ». Elle n'a rien dit de plus précis, laissant entendre que le "clan Kadhafi" était en train de se fissurer. Information ou intox ? La guerre médiatique bat son plein.
Au quatrième jour de l'offensive aérienne internationale, les forces gouvernementales n'ont pas cessé les bombardements, en dépit de l'annonce par Kadhafi d'un nouveau cessez-le-feu dimanche 20 au soir.
De violents combats ont opposé mardi 22 mars les rebelles aux forces pro-Kadhafi dans l'ouest de la Libye, alors qu'un accord a été trouvé entre Paris et Washington sur le rôle de l'Otan dans la coalition. Les deux capitales n'en ont pas donné la même interprétation. Pour les Etats-Unis, c'est désormais l'Otan qui prend la direction des opérations. La France parle, elle, d'accord entre les principaux alliés.
Les combats enre pro et anti-Kadhafi se sont déroulés à Yefren (130 km au sud-ouest de Tripoli), à Al-Jabal Al-Gharbi, à Zenten, et à Misrata, troisième ville du pays (200 km à l’est de la capitale). Les insurgés, encore mal organisés et sans commandement identifié, combattent des unités pro-Kadhafi incrustées dans les villes. Ils n'ont pas profité au maximum des frappes aériennes de la coalition pour progresser.
La coalition a mené depuis samedi 19 mars des raids sur Tripoli, Zouara, Misrata, Syrte ciblant notamment des aéroports. Elle a aussi visé lundi 21 Sebha, un fief de Kadhafi (sud).
Londres a affirmé être en discussion avec des pays arabes en vue de "développer" la coalition. Pour l'instant, seul le Qatar a annoncé une participation effective aux opérations, en engageant quatre avions Rafale. L'Egypte et la Jordanie sont à leur tour sous pression des coalisés pour "y aller".