Alors que les insurgés s’estiment satisfaits de l’engagement des coalisés dans le ciel libyen, la Ligue arabe estime que les frappes ont dépassé le cadre prévu.
Les frappes aériennes assénées à l’armée de Kadhafi depuis deux jours ont permis à la coalition d’endommager sévèrement ses défenses aériennes. Elles ont provoqué un début de polémique dans les rangs alliés : ces frappes sont allées au-delà de l’accord de la Ligue arabe en faveur de l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne, a dit le secrétaire de l’organisation Amr Moussa.
Mais pour les Américains, qui dirigent les opérations, ces attaques restent conformes à la résolution du Conseil de sécurité qui a autorisé l’utilisation "de tous les moyens pour protéger les civils".
Le porte-parole du Conseil national de transition libyen a pour sa part rappelé que c'est à sa demande que le Conseil de sécurité est intervenu et pris ses distances par rapport aux déclarations de Amr Moussa.
La seconde phase des opérations, qui commence aujourd'hui lundi 21 mars, vise la logistique de l'armée libyenne, sans chercher à atteindre Kadhafi lui-même, car l’objectif n’est pas de faire chuter le régime libyen, mais de protéger les civils, a précisé un porte-parole de l’armée américaine.
Un bâtiment administratif qui abritait un centre de commandement a été détruit par un missile britannique, tout près de la tente qui sert habituellement de bureau au colonel Khadafi.
Des "systèmes clés de la défense antiaérienne et des sites de missiles SAM près de Tripoli, de Misrata, et de Syrte" ont également été attaqués, selon le commandement militaire américain.
Le porte-avion français Charles de Gaulle a appareillé dimanche 20 au soir de Toulon, au sud de la France, pour rejoidnre le dispositif aéronaval impressionnant déjà déployé par les coalisés au large du golfe de Syrte. Ce sera la première mission opérationnelle de ce porte-avions à propulsion nucléaire qui a connu plusieurs déboires depuis son entrée en service.
Après la phase d'intense activité aérienne, les coalisés comptent sur les insurgés pour prendre la relève au sol, en reprenant leur offensive en direction de Tripoli.
Elles risquent de se heurter à des unités régulières habillées en civil qui ont été disséminées dans les principales villes longeant ce parcours. A moins de défections importantes dans leurs rangs, les affrontements pourraient tourner à la guerre civile, en raison de la structure tribale prononcée de la société libyenne.