Difficile perspective pour la ville de Benghazi, promise à des représailles sanglantes de la part du pouvoir de Tripoli. Les civils commencent à fuir les bombardements.
« S'il s'agit d'un complot étranger nous allons l'écraser, s'il s'agit d'un complot intérieur nous allons aussi l'écraser ». Alors que ses forces se préparent à se lancer contre Benghazi, dernier bastion de l’insurrection, c’est la promesse martelée mardi 15 au soir par le colonel Kadhafi devant quelques dizaines de fidèles réunis dans son bunker d’El Azizia à Tripoli. « Nous sommes déterminés à écraser l’ennemi », a-t-il insisté en qualifiant à nouveau les insurgés de « rats » et de « terroristes ». Il s'en est pris aux pays Occidentaux qui, a-t-il dit, "en veulent à notre pétrole et veulent nour recoloniser".
Un mois après le début de l'insurrection, les forces pro-Kadhafi ont repris Ajdabyia (est) et se préparaient en ce mercredi matin à avancer sur Benghazi, où les résidents s’attendent désormais à des représailles sanglantes.
Les rebelles se disent prêts à résister, mais il est difficile de savoir combien de temps durera le siège avant que la ville ne succombe. Ils ont cependant démenti la reconquête d’Ajdabiya et leur retraite vers Benghazi, comme l’a annoncé la télévision libyenne.
Les grandes puissances réunies au sein du G8 à Paris ont écarté ,faute de consensus, l'option militaire pour ralentir les forces de Mouammar Kadhafi, se bornant à promettre pour cette semaine une nouvelle résolution des Nations unies sur des sanctions renforcées.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a qualifié de "dépassée" l'idée d'instaurer une zone d'exclusion aérienne, voulue à l'origine par Paris et Londres ainsi que par la Ligue arabe et surtout réclamée à cor et à cri par l'opposition libyenne. Il a évoqué "des frappes ciblées", tout en affirmant que le Conseil de sécurité des Nations unies était bloqué en raison de l'opposition des Chinois, tandis que les Américains n'ont toujours pas défini leur position.
Barack Obama a de nouveau appelé le dirigeant libyen à partir, mais sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a refusé de promettre une aide militaire aux rebelles, même sous la forme de livraisons d'armes. Les Etats-Unis ont toutefois étendu leurs sanctions à seize entreprises publiques libyennes, dont la compagnie pétrolière nationale.