Le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, a fait le point sur la position de l’Algérie dans le contexte régional.
Promu porte-parole de fait de la Présidence algérienne, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a émis plusieurs messages ciblés à destination de la communauté internationale sur la situation politique en Algérie dans le contexte trouble des « révoltes arabes».
M. Medelci a accordé à intervalles rapprochés ces dix derniers jours, des entretiens à l’espagnol El Pais, Europe 1, France 24, Public Sénat, une agence de presse mexicaine, l’agence américaine Dow Jones et le Wall Street Journal. Mis bout à bout, en fonction des questions posées, ces réponses composent un message clair à destination des partenaires arabes et internationaux de l'Algérie.
Le premier thème concerne le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Il se résume en quelques mots : le président va bien, il compte bien terminer son mandat actuel venant à échéance en 2014, mais n’envisage pas d’aller au-delà. Le ministre balaie ainsi d'un revers de main les rumeurs d’une « présidence à vie », repris en choeur par les partis et la presse d'opposition, qui harcèlent le chef de l’Etat depuis des mois.
« Le président a été élu pour un mandat qui lui permet de rester aux commandes jusqu’en 2014. Il a été élu et bien élu (….) Sa santé est excellente (…) Je n’ai pas perçu … dans l’esprit du président de la République qu’il avait envisagé une présidence à vie. Cette question n’est pas soulevée ».
M. Medelci s’est même permis de ramener la rumeur à une « blague ». « C’est plutôt une blague pour moi en tant qu’Algérien », a-t-il répondu le 27 février à une question directe de Jean-Pierre Elkabach sur Public Sénat. Le ministre a aussi rappelé qu’en revenant au pouvoir en 1999, le président Bouteflika s’était donné pour objectif de « ramener la paix, d’instaurer la réconciliation nationale et de remettre l’Algérie sur le chemin de la croissance ».
"Ces objectifs sont atteints et le président, quelle que soit la date à laquelle sera terminé son mandat, aura fait son parcours. Il nous appartient maintenant d’aller vers la relève, les uns et les autres», a-t-il souligné, annonçant en filigrane d'importants changements dans le personnel politique algérien pour les prochains mois.
Le ministre a aussi mis en garde contre la tentation des terroristes du Sahel de mettre à profit le chaos actuel en Libye pour en faire une "base arrière" pour leurs activités criminelles, et mettre ainsi en échec les résultats probants de la lutte antiterroriste conduite depuis plus de dix ans par l'Algérie dans cette région.
Il a enfin réaffirmé qu'Alger n'avait "mandaté personne" pour discuter avec Rabat d'une éventuelle réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays, fermée depuis près de vingt ans. Des rumeurs avaient laissé entendre qu'une négociation aurait été amorcée à ce sujet entre les deux pays pour régler cet épineux dossier.