Kadhafi est cerné à Tripoli, difficile pour lui de mener concommitament offensive et défense.
La création d’une zone d’exclusion aérienne a reçu l’approbation d’un grand nombre de pays, dont ceux du Conseil de coopération du Golfe (CCG), mais son efficacité reste contestée par les experts militaires.
Un général britannique à la retraite Douglas Barrie, spécialiste en aéronautique, estime que les bombardements actuels en Libye sont le fait d’hélicoptères plus petits, moins rapides et plus difficilement détectables que les avions.
Selon lui, les insurgés libyens réussiront à la longue à tenir tête aux forces du colonel Kadhafi. "Plus les choses vont durer, et plus les insurgés ont des chances d'accroître leurs capacités de combat, et plus des sanctions (internationales) ont de chance d'être efficaces", a-t-il dit lors d’une réunion de présentation du rapport annuel de l’Institut International des Etudes Stratégiques (IIES).
Le colonel Kadhafi, a-t-il noté, s'appuie sur des milices puissantes et bien équipées, positionnées essentiellement dans et autour de Tripoli. Il sera difficile à ces forces (76.000 hommes et 40.000 miliciens) de conserver simultanément le contrôle de la capitale et de mener des offensives à l'extérieur.
Par ailleurs, le colonel Kadhafi a eu un soutien inattendu en la personne de l'ex-ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas, qui a souhaité son maintien à la tête de la Libye. "Ce ne serait pas plus mal que Kadhafi reste. Kadhafi est quelqu'un qui tient son pays. Tous les chefs d'Etats arabes sont pareils: ils sont autoritaires, difficiles et n'aiment pas les femmes !", a-t-il dit dans une déclaration à la radio française RMC.
Roland Dumas avait déjà apporté son appui au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qui refuse depuis près de trois mois de céder sa place au président élu Alassane Ouattara, en contestant le résultat de l'élection présidentielle.