Il semblerait que les insurgés progressent en direction de Tripoli et ce, au prix de nombreuses victimes. La famille Kadhafi et leurs principaux collaborateurs sont mis au ban des nations.
Des combats continuaient à opposer samedi matin à Zaouiya – à la frontière tunisienne – les insurgés libyens aux forces régulières, lesquelles se seraient emparées du centre ville avant d’être repoussées par les rebelles, au prix de nombreuses victimes.
Simultanément, les insurgés, maîtres de l'est du pays, ont continué leur progression vers l’ouest vendredi 4 mars, en prenant le contrôle de la ville pétrolière stratégique de Ras Lanouf, à plus de 300 km de Benghazi, deuxième ville du pays et foyer d’e l’insurrection. Ils disposeraient d’une dizaine de milliers de volontaires en armes, décidés à prendre Syrte et Misrata sur leur route vers Tripoli.
Le plan des insurgés, qui ont mené d’âpres combats pendant deux jours pour assurer leur contrôle sur le port pétrolier de Marsa Brega, est d’avancer par étape le long de la côte pour atteindre Tripoli, capitale du pays toujours sous le contrôle des troupes pro-Kadhafi.
Vendredi 4 mars, la police et les milices gouvernementales ont réprimé une manifestation demandant le départ de Kadhafi à l’issue de la prière solennelle, notamment dans quartier rebelle de Tadjoura (est).
L’aviation loyale au « Guide de la révolution » a par ailleurs bombardé un dépôt de munitions dans la région de Benghazi, faisant au moins une quarantaine de morts notamment parmi les sapeurs pompiers et les civils, a indiqué un porte-parole du Conseil militaire de l’opposition.
Interpol a lancé une alerte visant le colonel Mouammar Kadhafi et treize de ses proches, dont trois de ses fils et sa fille Aïcha, qui font l’objet depuis jeudi 3 mars d’une enquête pour « crimes contre l’humanité » ouverte par la Cour Pénale Internationale (CPI).
La famille de Kadhafi – et ses principaux collaborateurs – sont ainsi interdits de sortie et leurs avoirs à l’étranger gelés. Son fils aîné Seif el Islam a nié, dans un entretien avec une télévision européenne, posséder quoi que ce soit à l’étranger.
Les troupes loyales ont par ailleurs renforcé leur verrouillage de la frontière tuniso-libyenne, qui a été franchie depuis le début de l’insurrection par plus de 100 000 réfugiés fuyant le chaos. Les flux des partants s’est ralenti le 4 mars, mais il restait plus de 15 000 personnes – Egyptiens, Chinois, Indiens, ressortissants du Bengladesh – en « rade ». Ils attendent depuis plusieurs jours que des moyens de transport soient mis à leur disposition pour regagner leur pays.