Sans attendre, le président tunisien par intérim a nommé un nouveau Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, un ancien compagnon de route de feu le président Habib Bourguiba au parcours exemplaire.
Un ancien ministre d’Habib Bourguiba, Béji Caïd Essebsi, 85 ans, a été nommé au poste de Premier ministre du gouvernement tunisien de transition pour succéder à Mohamed Ghannouchi, qui a démissionné dans l’après-midi sous la pression de la rue, a annoncé le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa dans un communiqué.
« M. Caïd Essebsi est connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie", a indiqué le président intérimaire, qui a par ailleurs rendu hommage au Premier ministre démissionnaire pour avoir "servi la Tunisie dans les circonstances délicates", qui ont suivi la chute à la mi-janvier du président Zine El Abidine Ben Ali.
Réputé pour être un libéral, M. Béji Caïd Essebsi, né en 1926 à Sidi Bou Saïd, a fait ses études de droit à Paris, où il a connu le premier président de la République tunisienne Habib Bourguiba, qui militait alors pour l’indépendance de la Tunisie.
Au lendemain de l'indépendance, en 1956, il rejoint le gouvernement comme conseiller d'Habib Bourguiba, devenu Premier ministre avant d'accéder à la tête de l'État après la proclamation de la République le 25 juillet 1957. Il est nommé ensuite directeur général de la Sûreté nationale, puis ministre de l’Intérieur (1965) et ministre de la Défense (1969), dans une ascension qui ne s’est jamas démentie.
Après une longue traversée du désert – au cours de laquelle il reprend son cabinet d’avocat à Tunis – il réintègre en décembre 1980 le gouvernement d’abord comme ministre délégué auprès du Premier ministre puis comme ministre des Affaires étrangères en 1981. Il occupera ce poste jusqu’en septembre 1986, soit un an avant la destitution de Bourguiba par Ben Ali le 7 novembre 1987. Il est ensuite appelé à présider la Chambre des députés (Assemblée nationale) de 1990 à 91 sous le régime Ben Ali.
M. Caïd Essebsi a publié en 2009, un livre-mémoire: « Habib Bourguiba, le bon grain et l’ivraie » dans lequel il retrace son parcours politique depuis son entrée jeune au Néo-Destour, le parti de l’indépendance tunisienne, jusqu’à son retrait de la politique en 1991.