Benghazi s’organise, Misrata tient mais Zouara est encerclée par les forces blindées du régime du colonel Kadhafi. Celui-ci est désormais sous embargo des Nations unies.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé à l'unanimité de soumettre à embargo les ventes d’armes à la Libye et d’interdire l’entrée sur le territoire de ses Etats membres pour seize personnes, dont Mouammar Kadhafi, ses sept fils et sa fille et des personnes intimement liées à son régime. Il a aussi décidé d'imposer un gel des avoirs financiers concernant le colonel Kadhafi, quatre de ses fils et un proche du régime et de transmettre le dossier au procureur à la Cour pénale internationale (CPI), estimant que les « attaques systématiques » contre la population civile en Libye menées depuis le 15 février par le régime "peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité".
Simultanément, le président Barack Obama a durci sa position en appelant le dirigeant libyen à "partir maintenant", estimant qu'il avait perdu toute légitimité pour rester au pouvoir. Il a attendu l’évacuation de tous les résidents américains pour prendre cette position extrême.
A Tripoli, toujours aux mains des forces loyales au régime, le fils aîné de Kadhafi, Seif el-Islam, a entonné l’air du « tout va bien madame la Marquise », soulignant que la situation était « excellente » au douzième jour d’une insurrection sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir de Kadhafi, le 1er septembre 1969. Seif el Islam a cependant reconnu qu’il y avait une volonté de « changement » et promis qu’il y répondrait par le dialogue et la négociation, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Al Arabya.
Les habitants de la capitale libyenne se terrent, de crainte des forces spéciales du régime qui patrouillent la ville à bord de véhicules 4X4. Des tentatives de reprendre Misrata – 3eme ville du pays – en y parachutant des mercenaires acheminés par hélicoptères, ont échoué, selon des témoins interrogés par les télévisions arabes. La ville de Zouara, toujours entre les mains des insurgés, est cependant encerclée par les forces blindées du régime.
A Benghazi, un « gouvernement provisoire » présidé par l’ancien ministre de la Justice Abdel Jali, a été proclamé et des « comités populaires » sont chargés de la gestion de la ville et de toutes les autres agglomérations de cette « zone libérée » où se poursuivaient les ralliements d’anciens piliers du régime Kadhafi. La région pétrolière orientale est également entre les mains des insurgés.