Comme si rien – ou presque – n’était encore réglé en Tunisie, une manifestation a fait un mort et plusieurs blessés à Tunis. Les protestataires demandaient la démission du gouvernement Ghannouchi.
Des heurts, samedi 27 février, entre manifestants et forces de l'ordre en plein centre de Tunis ont fait trois morts et plusieurs blessés – dont des policiers. Les manifestants tentaient d’atteindre le ministère de l’Intérieur qui trouve sur l’avenue Habib Bourguiba – principale artère de la capitale. Celle-ci a été fermée à la circulation samedi en fin d’après-midi et le restera jusqu’à dimanche minuit.
Il s’agit des plus graves affrontements depuis l’installation du gouvernement de transition dirigé par Mohammed Ghannouchi, dont les protestataires demandaient la démission. Les policiers ont tiré en l’air et fait usage de grenades lacrymogènes pour les disperser.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’un « groupe d'agitateurs » s’était infiltré dans les rangs « de manifestants pacifistes », se servant de jeunes lycéens comme « boucliers humains » pour se livrer à des « actes de violence, visant à semer la terreur parmi les citoyens ». Il s’agirait de partisans du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali.
Le communiqué a précisé que cent personnes ont été arrêtées samedi et quatre-vingt huit autres la veille, vendredi 26, lors d’une manifestation de plus de 100 000 personnes surla Place d’el-Kasbah de Tunis, toujours pour demander la démission du gouvernement Ghannouchi.
Par ailleurs, en France, le consulat de Nantes a été fermé par un groupe de protestataires qui demandaient le départ de l'attaché social, qu'ils soupçonnent d'être un « espion à la solde de l'ancien régime ».