Le président déchu Zine el-Abidine Ben Ali fait l’objet de deux commissions rogatoires et d’une demande d’extradition de la part de la Tunisie. Son état de santé n’a pas été officiellement confirmé.
La Tunisie a officiellement demandé, dimanche 20 février, à l'Arabie Saoudite l'extradition du président déchu Ben Ali, bien que son état de santé continue à susciter des interrogations. Selon des informations non-confirmées officiellement, il serait dans le coma à la suite d'un accident vasculaire célébral. Tunis a d'ailleurs demandé à Ryad des informations plus précises à ce sujet.
Selon un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères, le président déchu, qui a fui en Arabie Saoudite le 14 janvier, est accusé d'être impliqué "dans plusieurs crimes graves" et d'avoir poussé les Tunisiens "à s'entretuer". Ces nouvelles accusations s'ajoutent à celles formulées dans une première commission rogatoire adressée aux autorités judiciaires saoudiennes contre l’ex-président et son clan.
Cette commission rogatoire concerne "des accusations ayant pour motif la possession de comptes bancaires et de biens immobiliers dans plusieurs pays, dans le cadre d'opérations de blanchiment d'argent acquis par voie illégale ainsi que la tenue et l'exportation illicites de monnaies étrangères", selon le communiqué.
M. Abdelfattah Ben Amor, président de la commission d'enquête sur la corruption instituée après la fuite de Ben Ali et d'une partie de sa famille, a montré à la télévision publique des liasses de billets de banque – en dinars et en devises étrangères – ainsi que des bijoux saisis dans une des résidences de l'ancien couple présidentiel, à Sidi Bou Said. Ils étaient entreposés dans des coffres-forts scellés dans les murs et camouflés par des bibliothèques en trompe l'oeil. Le montant de ce "butin" n'a pas été révélé.