L’un des participants à la manifestation du 12 février à Alger analyse la situation : ils auraient dû se transformer en multiples « Gandi », résister par la non-violence aux forces de l’ordre.
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Pendant 20 ans, l'opposition n'a rien réussi. D’abord elle n’a jamais pu ni s’allier, ni s’entendre sur un minimum. Ensuite, elle n'a ni produit un programme cohérent, ni attiré des cadres et des intellectuels, ni créé des écoles de formation ou un journal du parti, ni s’ouvrir sur le territoire national, ni fait avancer les choses dans les différentes assemblées élues. Du fait de cette incapacité à légiférer, la première des décisions qui aurait du être prise est que les élus démissionnent, étant donné que le peuple ne les reconnait plus. Mais le miel attire les mouches. En plus, la population urbaine d’Alger est une population parasite, qui bénéficie des retombées de la rente par capillarité. Je m'adresse donc à tous les jeunes Algériens du pays, dont ils sont partie prenante.
Surtout que l’on ne m’accuse pas d’être pour le pouvoir, ou d’être téléguidé. (Quelle précaution faut-il prendre de nos jours pour ne pas être discrédité).
J’applaudis la décision du CDNC d’avoir appelé à la marche, comme j’aurai applaudi toute autre action pacifique venant d’autres entités politiques, sociales ou populaires, afin que dans notre pays la démocratie vraie s’instaure, et que toutes les libertés soient effectives.
Mais je tiens à dire que la naissance in vitro de ce CDNC me semble suspecte. En plus, le bébé est applaudi par la presse étrangère et El Jazeera, alors qu’ils n’ont aucune information concernant cette formation. Attendons pour voir, les choses se sauront car l’Algérie rend jaloux tous les pays et surtout le FMI, qui n’a plus prise sur elle pour la perturber.
En tant qu’observateur, j’étais présent à la manifestation du 12 février. Ce que je peux en dire :
1 – Le gouvernement avait fait une déclaration pour que la levée de l’état d’urgence soit effective et les médias ouverts et accessibles aux partis et aux débats. C’est déjà une victoire. Attendons et nous jugerons sur pièce. La presse annonce déjà d’autres ouvertures.
2 – Quelques jours avant la manifestation, l’entrée dans Alger était filtrée par toutes sortes de moyens.
Concernant ces deux points, le CDNC aurait dûtenir compte et revoir les mots d’ordres et modifier la stratégie afin de procéder en douceur, l’important étant les objectifs. La participation d’hommes politiques peu plébiscités, d’autres personnes présentes inconnues ou rejetées et l’absence du peuple de l’Algérie profonde et réelle ont réduit la portée de la manifestation.
Lors de la manifestation du 12 février, il était visible que la place du 1er mai était encerclée par des milliers de policiers et que les 2 000 manifestants ne pouvaient pas franchir les barrages.
La sagesse et l’efficacité aurait été de s’asseoir par terre et ne plus bouger, comme avait fait Gandhi lors de son combat. Nous aurions été 2 000 Gandhi.
La manifestation prévue pour être pacifique s’est peu à peu transformée en contestation, marquée par des échauffourées quelquefois violentes des deux côtés. Les barrages étant infranchissables, certains, pour se montrer et acquérir « la gloire », se sont dépensés à vouloir les franchir, donnant ainsi à leur action une forme de provocation violente et en même temps, ils se sont retrouvés au commissariat, leur nom est cité par la presse ainsi que leur fonction, c’est ce qu’ils cherchaient et c’est tout bénéfice pour eux.
Bien sûr, il faut poursuivre le combat pour la démocratie et la liberté mais il faut que cela soit fait chez nous et par nous. Depuis vingt ans, avant nos frères tunisiens et égyptiens, nous avons acquis de l’expérience pour ce qui est de nous libérer et de repenser et revoir les fondements de notre république. Les médias étrangers sont en train de nous déprécier et de nous déclasser par rapport à nos frères tunisiens et égyptiens, que nous félicitons. La peur, nous l’avons expurgée depuis avril 1980 et les années 1990. L’éveil du peuple est effectif et notre volonté est tenace. Il convient donc de s’adapter et de mesurer à l’avance la manière et les objectifs à atteindre, en considérant que déjà pointent à l’horizon les « conseils » d’Obama et de Sarkozy, dont les visées sont autres que la liberté des Algériens mais plutôt les richesses pétrolières et minières, en plus d’une reconfiguration du monde après l’échec du Grand Moyen Orient et de l’Union pour la méditerranée (UPM). Sans compter les plans qu’ils élaborent pour la consolidation d’Israël. Hélas, grâce aux souffrances de notre peuple, aux blessures qui nous ont marquées (terrorisme, harraga, suicide), nous nous libérons petit à petit et c’est le meilleur des chemins. Nous devons utiliser à présent notreintelligence, notre sagesse et notre pondération pour qu’Obama et l’Occident découvrent et comprennent enfin la maturité et la générosité du peuple algérien. A vous, les jeunes, de ramasser la révolution que Benmhidi à jeté dans la rue pour qu’enfin son vœu soit exaucé.
Abderrahmane Zakad