Neuf personnes au moins, pour la plupart des officiels, ont été blessées, certaines gravement, par l’explosion d’une bombe sur l’estrade d’où le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa , venait de prononcer un discours, ce samedi 23 juin, à Bulawayo. Bulawayo, la deuxième ville du pays, est un fief de l’opposition. Cette attaque s’est produite à la fin d’un meeting réunissant des milliers de partisans de la Zanu-PF au White City Sports Stadium, dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielle et législatives qui doivent se tenir le 30 juillet.
Parmi les victimes, on compte les premier et deuxième vice-présidents, Constantine Chiwenga et Kembo Mohadi, la ministre de l’Environnement, Oppah Muchinguri-Kashiri, le commissaire politique national de la Zanu-PF, Engelbert Rugeje, l’épouse du premier vice-président, Marry Chiwenga. L’attentat visait, sans aucun doute, le président qui a déjà fait l’objet de plusieurs tentatives dans les cinq dernières années. « Je suis habitué à ces attaques, ce n’était pas mon heure », a-t-il déclaré avant de se rendre à l’hôpital de Bulawayo. Trois journalistes de la télévision nationale ZBC ont, également, été blessés.
Ces élections libres, sans la candidature de Robert Mugabe pour la première fois depuis l’indépendance, sont un enjeu national et international important pour le président Mnangagwa arrivé au pouvoir par un coup d’État, feutré et populaire, certes, mais exécuté par l’armée. Sur le plan international, elles visent à redonner une crédibilité dont le Zimbabwe a besoin pour relancer l’économie et attirer de nouveaux investisseurs et partenaires. Le scrutin se déroulera en présence d’observateurs internationaux, dont des Européens qui arrivent ce week-end à Harare. « Cette campagne se déroule dans un climat libre et pacifique, nous ne permettrons pas que cet acte lâche perturbe notre marche vers les élections », a affirmé le président Mnangagwa.
Le principal adversaire d’Emmerson Mnangagwa, Nelson Chamisa qui a succédé à Morgan Tsvangirai, après son décès, à la tête du premier parti d’opposition le MDC (Mouvement for Democratic Change , a aussitôt condamné « ce terrible événement ». « Nos prières vont aux blessés, nous espérons que personne n’a perdu la vie. La violence n’a pas de place dans notre vie politique », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
La question reste : qui a perpétré cet attentat ?
Au cours de son discours dans lequel il a abordé les problèmes économiques de la province de Bulawayo et sa population, le président zimbabwéen a fustigé les « barons compradores » qui mangent sur la tête du peuple ». Une enquête a été lancée dans les zones urbaines et rurales, a-t-il précisé. « Le rapport indique leurs adresses, leurs numéros de téléphones, et les sommes qu’ils ont volées. Et aujourd’hui, Armagedon arrive ! Il ne s’agit pas seulement d’Harare, mais de tout le pays. » Il avait, également, insisté sur la violence : « Nous n’avons pas besoin de la violence, nous avons besoin d’une victoire propre et tonitruante. Nous avons invité 46 pays pour observer nos élections. Montrons-leur que nous sommes politiquement responsable et pacifique ! »
En revanche, il n’y a eu aucune déclaration après l’attentat de la part de Robert Mugabe, de son épouse, la très ambitieuse Grace mise sur la touche aujourd’hui, et de ses partisans, tous accusés de corrompus par le peuple,.