Les monarchies du Golfe, soutenues par les États-Unis, ne manquent pas une occasion pour vanter les mérites de leur médiation qui devrait aboutir au départ du président Ali Abdallah Saleh, au profit de son adjoint, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Or plus deux mois après sa démission, l’ancien président continue à peser lourdement, depuis sa résidence, sur la conduite des affaires. Si son successeur, en vertu de cette médiation, devait épurer les services et l’armée des partisans de Saleh, il peine à se faire obéir. Il a démis de ses fonctions de chef de l’armée de l’air, le général Mohammed Saleh el-Ahmar, demi-frère de Saleh, en nommant à sa place le général Rached Ali Nasser el-Jound. Mais le premier a réagi en fermant momentanément l’aéroport de Sanaa. Il a, en outre, demandé la démission du ministre de la Défense, Mohammed Nasser Ahmed, et du chef d’état-major de l’armée, le général Ali al-Achoul, qui appartiennent à la tribu des Hached. Le nom du général Mohammed Saleh el-Ahmar appartient à une liste qui comprend une vingtaine d’officiers qu’Abd Rabbo Mansour Hadi souhaite écarter. On y trouve aussi le général Tarek Mohammed Abdallah Saleh, neveu de l’ancien président et commandant de la garde présidentielle. Pendant ce temps, le sang continue de couler et Al-Qaïda se renforce dangereusement mettant en danger l’éclatement du pays.