Trois secteurs clés de l’économie nationale sont en perte de vitesse et plusieurs en chute libre, a relevé récemment l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli. Le secteur touristique a beaucoup ralenti. En deux ans, il a perdu 1 400 millions de dinars et passe aujourd’hui par une phase difficile avec la recrudescence de l’instabilité sociale et politique. Le secteur des phosphates ainsi que celui des activités pétrolières ont aussi subi des pertes de l’ordre de 1 800 millions de dinars. Il y avait donc urgence à réagir.
Tout vivre… sauf le pire
La nouvelle campagne de promotion du tourisme tunisien, qui a été lancée fin avril-début mai 2013 sous le slogan « Tunisie libre de tout vivre », est de bonne qualité et a redonné espoir à Habib Ammar, directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT). Elle est diffusée sur plusieurs chaînes de télévision européennes ainsi que sur le réseau Internet. Ciblant les marchés traditionnels du pays, cette action de promotion vise aussi la mise en valeur du patrimoine touristique tunisien, notamment culturel souvent méconnu des touristes. Le balnéaire, la balnéothérapie et la thalassothérapie sont déjà reconnus pour leur qualité.
En avant comme avant !
Afin de relancer concrètement le secteur, l’Office national du tourisme tunisien de Paris a organisé, début juin, un voyage de presse dans un double but : proposer un regard plus objectif et moins dramatique sur la situation en Tunisie et faire découvrir le Grand Sud, des maisons d’hôtes de Djerba aux ksars (anciens greniers parfois fortifiés) de l’Erg Oriental.
Objectif atteint en grande partie : la sécurité règne dans cette région grâce à de vigilants contrôles routiers, quoi qu’en disent certains médias français jouant la carte de l’outrance et du suivisme. La promotion du tourisme saharien longtemps négligé, mais pris aujourd’hui en considération par les nouvelles autorités, offre un large éventail d’escapades en randonnée, en 4×4, à dos de dromadaire, en quad, etc. Que ce soit Ksar Ghilane, avec le campement sous tentes Yadis et son oasis émeraude, Ksar Haddada, rendu célèbre par le film Star War IV, les nids d’aigle fortifiés de Chenini ou Douiret, tout comme Tataouine où des bataillons de touristes débonnaires ont remplacé les bataillons disciplinaires d’antan. Autant de beautés rugueuses, mais amènes pour touristes sans œillères. L’accueil est toujours aussi chaleureux, contrairement à d’autres pays du Printemps arabe…
Seule ombre au tableau : emprisonnés sous Ben Ali les sacs plastiques ont retrouvé une totale liberté, virevoltant d’un caniveau à un massif d’épineux, ternissant quelque peu l’image de cette Tunisie profonde à laquelle nous sommes tant attachés.