Réponse cinglante de Sergueï Lavrov à son homologue français : « Nous ne sommes pas impliqués dans des changements de régime à travers le Conseil de sécurité de l’Onu ou des complots politiques ! »
Non content d’annoncer son aide « téléphonique » à l’ASL, Laurent Fabius a affirmé vendredi qu’il préparait déjà « l’après-Assad » avec les Russes. Diable ! La situation évoluerait-elle sans que nous nous soyons aperçus de rien ? Sur France Inter, l’héritier – c’est vraiment le cas de le dire – d’Alain Juppé a fait plus que le laisser entendre ce vendredi matin : « Les Russes eux-mêmes ne sont pas aujourd’hui attachés à la personne de Bachar al-Assad, ils voient bien que c’est un tyran et un assassin et qu’eux-mêmes en s’enchaînant à ce dictateur vont s’affaiblir. » Tout au plus, explique Fabius, les Russes sont-ils « sensibles » à ce qui pourrait se passer si Bachar quittait le pouvoir. Mais le premier ministre du Rainbow Warrior est là pour les rassurer sur ce point de détail. Qui va succéder à Bachar et à son administration ? « L’opposition bien sûr, encore faut-il distinguer quels vont être les responsables de l’opposition, et puis il y aura probablement, même si c’est déplorable, un certain nombre de gens ayant appartenu aux anciennes équipes ». Mais précise-t-il encore, ces vestiges du passé baasiste ne seront pas en première ligne. C’est donc de cette solution-là qu’il « faut accoucher », explique le nouveau patron du Quai d’Orsay américanisé.
La fessée diplomatique russe
Si avec ça, les Russes ne sont pas convaincus et rassurés ! Eh bien non, finalement, pas vraiment. Dans la matinée, et les deux ou trois heures suivant l’exercice d’optimisme atlantiste de Laurent Fabius, la réaction russe est venue par la bouche implacable de Sergueï Lavrov, homologue mais pas égal du Français, sous forme d’un démenti complet, asséné au cours d’une conférence de presse : « J’ai lu quelque part aujourd’hui que la porte-parole du département d’État américain, Victoria Nuland, aurait dit que les États-Unis et la Russie discutaient de changements politiques en Syrie après le départ de Bachar al-Assad. Si cela a été vraiment dit, c’est faux. De telles discussions (entre Paris et Moscou) n’ont pas eu lieu et ne peuvent avoir lieu. Cela est en totale contradiction avec notre position. »
Et Lavrov de conclure : « Nous ne sommes pas impliqués dans des changements de régime à travers le Conseil de sécurité de l’Onu ou des complots politiques ! »
Eh bien voilà ce qui s’appelle un démenti cinglant. On notera que Sergueï Lavrov n’a même pas pris la peine de s’adresser à Laurent Fabius, préférant moucher directement ses patrons américains. Mais pour en revenir au Juppé socialiste, on peut se demander quelle mouche sioniste l’a piqué ! Car enfin affirmer avec autant d’aplomb des contrevérités de ce niveau diplomatique, c’est s’exposer à se faire ridiculiser avec une échelle comparable. Le maître du Quai d’Orsay serait-il vraiment dans son état normal, aurait-il fait usage de certains « remontants » dont sont coutumiers, à ce qu’on lit, les grands de ce monde ? En fait, la seule drogue à laquelle soit vraiment « accro » Laurent Fabius, c’est l’atlanto-sionisme, qui lui est aussi naturel, ainsi qu’à nombre de ses adversaires de droite, que l’air qu’il respire. Ajoutons à cela une solide (over) dose d’orgueil – à la Juppé – et l’on aura peut-être la clef de ce comportement pas seulement atlantiste, mais aberrant.
Reste à verser une larme sur la diplomatie d’un pays qui fut quand même, dans une vie antérieure, celui du général de Gaulle. Puis à hausser les épaules sur ces gesticulations et vantardises d’impuissants et de lobotomisés, dont le Talleyrand ou le Metternich a pour nom Bernard-Henri Lévy.
Source : InfoSyrie