« Moscou possède dans la région une influence que nous n’avons pas», selon Victoria Nuland, porte-parole du State Department.
Alors le médiateur international Lakhdar Brahimi a proposé une trêve en Syrie durant la fête d’al-Adha, de violents combats se déroulaient sur plusieurs fronts, avec une tentative de l’armée de dégager l’axe routier Damas-Alep, contrôlé par les rebelles à la hauteur de Maaret al-Noomane, et d’occuper la localité de Joussé, dans la région de Qousair, non loin de la frontière avec le Liban.
Le numéro 2 de l’Armée syrienne libre (ASL), le colonel Mohammad al-Kurdi, a déclaré que l’ASL respecterait la trêve si le régime en fait de même. Le porte- parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a de son côté déclaré que «le cessez-le-feu ne doit pas être une occasion pour armer et équiper les groupes armés».
M. Brahimi avait proposé le principe de la trêve lors d’une visite à Téhéran, appelant les autorités iraniennes à l’aider pour la mise en œuvre d’un cessez-le- feu. De son côté, l’Iran a proposé à M. Brahimi une «période de transition aboutissant à la tenue d’élections présidentielle et législatives sous la supervision du président Bachar al-Assad», selon le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Après Téhéran, M. Brahimi s’est rendu en Irak, considéré comme un allié «silencieux» du régime syrien. A Bagdad, M. Brahimi a démenti qu’il envisageait de demander le déploiement d’une force de maintien de la paix en Syrie, comme l’avait affirmé un dirigeant de l’opposition syrienne depuis Doha. Par ailleurs, la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland, a déclaré que les Etats-Unis espéraient que la Russie sera plus engagée dans le règlement du conflit syrien. «La Russie a bien sûr ses questions, ses inquiétudes et son scepticisme. Mais il faut permettre aux Russes de formuler leur position de leur propre chef. A notre avis, la Russie doit employer toute son influence pour faire pression sur le régime d’al-Assad, car Moscou possède dans la région une influence que nous n’avons pas», a souligné Mme Nuland. Les propos de la responsable américaine interviennent au lendemain des déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, selon lesquelles le chef de la diplomatie russe, Serguéi Lavrov, lui avait assuré que «Bachar al-Assad ne partira jamais».
Sur le terrain, l’armée syrienne a démenti avoir recours à des bombes à sous- munitions contre les «groupes armés terroristes», ajoutant qu’elle «ne possède pas ce genre d’armes». Dimanche, Human Rights Watch avait affirmé qu’elle avait récemment largué des bombes à sous-munitions «dans des zones habitées». Par ailleurs, des chasseurs-bombardiers syriens ont largué des bombes mardi avant l’aube sur les alentours de Maaret al-Noomane. Les frappes aériennes visent à dégager la voie à l’arrivée de renforts militaires pour déloger les rebelles de la ville, située sur la principale autoroute reliant Damas à Alep. Les renforts de l’armée vers le Nord doivent nécessairement emprunter cette autoroute, la campagne alentour étant tenue par la rébellion. Plus au sud à Homs, le quartier de Khaldiyé, que le régime tente de contrôler, est pilonné depuis l’aube, ainsi que la ville rebelle de Talbissé.