Chehem Watta est un poète, un vrai. Celui qui en douterait encore doit se plonger dans Rimbaud l’Africain, dernier livre de cet auteur djiboutien dont l’œuvre est hélas trop rare. Chehem est un nomade, un enfant du sable que « sa mère a envoyé à l’école contre la volonté du père », comme le rappelle la préface. Il y a découvert Rimbaud, un homme qui paraît si semblable à lui-même qu’il l’imagine être un « grand nègre ». La désillusion de découvrir qu’il s’agit en réalité d’un Blanc sera rude, mais l’admiration restera. On peut dire que ce recueil en est le pur produit. De courts textes, qui se suivent sans se ressembler. La ponctuation a disparu dans le sable du désert, mais on s’y retrouve car le rythme des phrases nous sert de fil d’Ariane. Il faut absolument lire le chapitre, drôle et un peu fou, intitulé « Le palmier est un manuscrit de Rimbaud ».
Rimbaud l’Africain, par Chehem Watta
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