Le président Abdelaziz Bouteflika
« Warda a été rappelée à Dieu alors qu’elle s’apprêtait à célébrer aux côtés de ses concitoyens et concitoyennes le cinquantenaire de l’indépendance et à y apporter sa contribution par ses créations sublimes, comme elle a eu à le faire durant la guerre de libération par son aide au FLN et aux représentations du gouvernement provisoire, notamment au Liban. La défunte a consacré toute son existence à son art, cet art qu’elle aura entièrement dédié à sa patrie. Elle chantera son pays à travers le monde et fera entendre la voix de sa patrie dans toutes les arènes de l’art, un don de soi qui scellera sa grandeur d’âme. Warda est décédée en Égypte loin de sa patrie. Elle a certes passé sa vie au Caire où elle a gravi les marches de la gloire et côtoyé de grands artistes mais elle sera inhumée dans son pays, celui auquel elle aura voué un amour sacré avant de rejoindre l’Éternel. En cette douloureuse circonstance, je prie Dieu Tout-Puissant de lui accorder Sa sainte miséricorde, de l’accueillir en Son vaste paradis et d’assister les siens ainsi que la famille artistique dans cette épreuve. »
Le premier ministre Ahmed Ouyahia
« C’est avec une profonde affliction que j’ai appris la nouvelle du décès de Warda al-Djazaïria, cette grande diva de la chanson dont le départ constitue en soi une grande perte pour l’art arabe authentique, algérien en particulier. On ne peut que ressentir une profonde tristesse suite à la disparition de cette diva au talent vrai et avéré, elle qui a chanté à la gloire de la patrie avant de faire la grandeur de la chanson algérienne et arabe et la hisser aux plus hauts sommets de la créativité. Le destin a voulu que cette belle voix se taise au moment où l’Algérie s’apprête à célébrer le 50e anniversaire de son indépendance, d’autant que la défunte a toujours été au rendez-vous des grands événements nationaux. En cette douloureuse épreuve, je vous présente, à vous ainsi qu’à tous les admirateurs de la défunte, mes condoléances les plus attristées et vous assure de ma profonde sympathie, priant Le Tout-Puissant de lui accorder miséricorde et clémence et de l’accueillir en Son vaste paradis. »
La ministre de la Culture Khalida Toumi
« L’une des plus belles voix d’Algérie et du monde arabe vient de se taire à jamais. Warda al-Djazaïria nous a quittés ce jour en laissant derrière elle un silence assourdissant et une profonde tristesse. J’exprime à la famille de la défunte mon immense peine et ma grande affliction. »
La chanteuse Saloua
« C’est une très haute stature du monde artistique arabe. C’est une très grande chanteuse dans le monde arabe et même en Europe. Elle a eu un parcours très honorable. Elle a honoré son pays d’abord par son nom « Al-Djazairia » puis par ses chansons patriotiques. Elle avait une voix superbe. C’est une femme qui avait des principes. Son pays, l’Algérie passait avant tout, pour elle. Bien qu’elle habitait en Égypte, son cœur était toujours en Algérie. Je trouve que nous avons perdu une grande cantatrice de la chanson arabe qui a donné beaucoup pour la musique algérienne et arabe d’une manière générale. J’ai eu l’occasion de la connaître dans des cérémonies, où j’ai toujours trouvé que c’est une dame modeste avec un grand sens d’humour. Elle était un bouquet conçu de plusieurs qualités. C’est une grande perte pour la chanson arabe. Je suis vraiment affectée et triste par sa disparition.
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Le musicologue Abdelkader Bendamache
Je considère Warda comme étant l’une des figures les plus marquantes de la musique arabe. Depuis Oum Kaltoum on a que ce nom qui est aussi algérien et dont nous sommes vraiment fiers. Elle a toujours été présente lorsqu’il fallait chanter l’Algérie même durant la Guerre de libération. Elle a fait une tournée arabe pour chanter la cause algérienne. Elle a aussi fait plusieurs galas au cours de cette période en faveur de la cause algérienne dans les années 1958-1959. Par la suite elle se marie avec un officier de l’armée algérien qui l’oblige à choisir entre sa vie d’épouse et chanter pour son pays, mais Warda a choisi de divorcer et de chanter pour l’anniversaire de l’indépendance de son pays. Dernièrement, avec les événements de l’Algérie-Égypte, plusieurs personnes ont osé dire qu’elle na pas soutenu son pays, et je tiens vraiment à précisé le contraire de ce qui a été dit au point qu’elle a été boycottée par les médias égyptiens, comme ils l’ont fait d’ailleurs plusieurs fois auparavant quand elle prenait position pour l’Algérie. La meilleure des preuves c’est qu’en 1998 elle chante le style chaâbi pour dire et montrer son amour pour l’Algérie avec un immense clip, en plus de cela le dernier qu’elle vient de faire Mazalna wakfine qui montre qu’elle est toujours debout et présente pour son pays.
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Le chanteur, auteur et compositeur
Noureddine Belghali
« Je peux vous dire que Warda al-Djazaïria est un pilier de la chanson arabe qui a marqué tous les temps. Ils l’ont nommée « Amirate tarab el arabi » et elle l’est vraiment. Elle a côtoyé les plus grands noms de la musique arabe telle que Balighe Hamdi, Riad el-Sambati, Mohamed Abdelwahab, Abdelhalim Hafed… et bien d’autres artistes de renom qui ont marqué la scène musicale arabe. Elle a beaucoup donné pour son pays à travers le chant patriotique démontrant ainsi son nationalisme et son grand amour qu’elle avait pour son pays, même dans les périodes les plus difficiles elle n’a jamais raté l’occasion de venir chanter et célébrer l’anniversaire de l’indépendance de son pays. Nous ne pourrons jamais l’oublier. Nous avons toujours eu un grand respect et un grand amour pour elle et pour ses chansons.
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Le violoniste Mohamed Mokhtari
« J’ai connu Warda depuis mon jeune âge. J’ai travaillé avec elle dans plusieurs galas en France dans le restaurant nommé “Tam Tam” de Paris qui appartenait à son père, et nous avons côtoyé les grands artistes arabes et européens qui fréquentaient le lieu. Je l’ai beaucoup accompagné dans son travail et l’appréciais beaucoup. Elle était une sœur, une mère, une amie… elle était tout pour moi. J’ai passé avec elle les plus beaux et meilleurs moments de ma vie qui me marquent jusqu’à présent, mais mon plus beau souvenir c’est l’enregistrement qu’on a fait à Paris avec la chanson Ya m’raweh lablad salamni Alihoum. Cette chanson m’avait beaucoup touché à l’époque et que je garde précieusement en mémoire. C’est une grande dame et une grande artiste. Elle a toujours donné le meilleur d’elle-même pour honorer son pays partout dans le monde. C’est une grande personnalité de la chanson arabo-algérienne.
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