Le report sine die de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, annoncé à Paris le 7 juillet dernier, a provoqué la colère de l’opposition. Et une proposition…
Si la plateforme de l’opposition constate, au 31 décembre 2017, que l’élection présidentielle n’a toujours pas eu lieu, et qu’elle n’est pas programmée, alors elle proposera une période de transition de six mois, dirigée par une personnalité consensuelle qui ne sera pas autorisée à se présenter ensuite à l’élection, et qui ne pourra pas être – bien sûr – Joseph Kabila.
Telle est la proposition avancée par Félix Tshisekedi, le leader du Rassemblement, la formation de l’opposition créée par son père Etienne, aujourd’hui décédé. Une idée originale, mais qui sera difficile à mettre en pratique non pas faute de candidat, mais parce que Joseph Kabila, chef de l’Etat sortant, ne montre aucun signe laissant penser qu’il acceptera de se retirer du pouvoir.
La crise que connaît la RDC depuis plusieurs années maintenant est en effet provoquée par le fait que Joseph Kabila, alors que son mandat est expiré depuis 2014, se maintient en poste envers et contre tout. Une décision de la Cour constitutionnelle, entérinée par un accord en date du 31 décembre 2016 entre le gouvernement et l’opposition, lui permet de continuer à gouverner, mais cet arrangement prévoit également qu’il doit y avoir des élections organisées au cours de l’année 2017 : présidentielle, législatives et communales.
Rien ne laisse penser que cet accord sera respecté par Joseph Kabila, devenu champion de l’art du “glissement”, c’est-à-dire de se laisser glisser de mois en mois avec toujours d’excellents prétextes pour n’organiser aucun scrutin susceptible de l’écarter de ce fauteuil auquel il tient tant. La guerre dans l’est du pays, et désormais l’instabilité dans le Kasaï constituent l’essentiel de ces motivations.