Les résultats des législatives du 20 mars marquent le retour au pouvoir du principal parti d’opposition, le Mouvement pour la démocratie (MPD), de tendance libérale, dont est issu le président Jorge Carlos Fonseca. Il était en régime de cohabitation depuis 2011 avec le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV), socio-démocrate. Le MPD compte désormais 38 élus à l’Assemblée (sur 72) et le PAICV 26 (38 dans la précédente législature).
C’est donc l’alternance politique dans cet archipel réputé pour le bon fonctionnement de la démocratie et la bonne gestion des affaires de l’État. Au PAICV, au pouvoir sans discontinuer depuis 15 ans, on a reproché un bilan économique en demi-teinte et un chômage élevé. Sa défaite dans son fief historique de l’île de Fogo s’expliquerait-elle par le mécontentement né des conditions de vie des personnes déplacées après l’éruption du volcan Pico do Fogo, en novembre 2014 ?
Le premier ministre José Maria Neves ne se représentant pas, le PAICV avait misé sur le renouvellement de génération en élisant à sa tête en 2015 Janira Hopffer Almada, 37 ans, dont le style direct n’aurait cependant pas conquis les électeurs. Janira, fille de l’ancien ministre de la Justice du PAICV David Hopffer Almada, a tout de même félicité le MPD et « promis de mieux préparer les prochaines batailles électorales ». C’est à Ulisses Correia E Silva, ancien maire de Praia, de former le nouveau gouvernement.