Le Parti uni pour le développement national (UPND) de Hakainde Hichilema a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle contre la réélection d’Edgar Lungu (Front patriotique) le 11 août. Lungu n’aurait pas obtenu les 50 % de votes exprimés exigés par la loi, du selon l’UPND, qui conteste le résultat très serré de 50,3 %, soit une différence de 100 000 voix. L’opposition considère que le registre électoral comportait des irrégularités. Pour elle, le fait qu’il n’ait pas été disponible avant les élections « compromet la transparence du processus électoral ». La Cour constitutionnelle devait statuer fin août, mais le recours a bloqué la prestation de serment d’Edgar Lungu.
Le scrutin qui s’est déroulé globalement dans le calme. Néanmoins, dans un pays qui connaît stabilité et paix depuis l’indépendance, en 1964, mais où l’économie connaît un recul important du fait de la baisse du cours du cuivre, principale ressource, les violences observées ont marqué. Ainsi, des manifestations d’opposants ont accompagné l’annonce de la victoire d’Edgar Lungu. Cent cinquante ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Dans son discours après l’annonce des résultats, Lungu a dévoilé son intention de prendre des mesures de réformes structurelles, afin de bénéficier d’une aide du FMI. Or, on connaît les méfaits des « remèdes drastiques » appliqués par l’organisation dans d’autres pays. Les mesures toucheraient, en priorité, la diminution des subventions énergétiques et agricoles. L’agriculture, qui représente 15 % du PIB, est en grande partie une agriculture de subsistance, dont la plupart des produits sont consommés dans le pays.