Comme on l’avait prévu, ce sont les groupes les plus radicaux au sein des rebelles syriens qui continuent à consolider leurs positions et à gagner du terrain au détriment des groupes soutenus et armés par les États-Unis.
La stratégie syrienne de l’Administration Obama a essuyé un revers majeur dimanche 2 novembre quand des combattants liés à Al-Qaïda mirent en déroute, dans leurs principaux bastions au Nord de la Syrie, les rebelles soutenus par les États-Unis. Les groupes affiliés à Al-Qaïda ont ainsi mis la main sur de grandes quantités d’armes, entraînant des défections massives au sein de ces groupes pro-américains. Les espoirs nourris par Washington de trouver facilement des partenaires syriens dans sa guerre contre l’État islamique se sont donc évaporés.
Les groupes qui ont été battus par al-Nosra sont ceux-là mêmes qui étaient soutenus par la CIA et qui disposaient d’armes fournies par les États-Unis, dont les fameux missiles anti-char TOW. Ces missiles sont maintenant entre les mains d’al-Nosra qui se prépare déjà à conquérir davantage de terrain.
L’administration Obama aura du mal à nier plus longtemps encore l’évidence. L’idée d’entraîner et de former de nouveaux gangs armés issus de l’Armée syrienne libre et de leur fournir des armes américaines est une pure folie. La seule force sur le terrain en Syrie qui peut battre l’État islamique est l’armée syrienne. Il y a deux jours, je sentais quelque changement dans les médias vis-à-vis du gouvernement syrien désormais présenté avec plus d’indulgence.
Dans le passé, ce régime était presque toujours représenté comme étant confessionnel et implacablement dirigé par la minorité alaouite. Cela a toujours été faux, mais il était le cliché massivement repris dans tous les rapports « occidentaux » sur la Syrie. Voici maintenant un autre reportage d’Associated Press (https://ick.li/g6wABr) sur les réfugiés sunnites en Syrie qui conteste ce point de vue.
Les Sunnites, qui forment le groupe religieux majoritaire du pays, constituent la principale base du pouvoir d’Assad, alors même que la rébellion est dominée par les sunnites. Les minorités, comme les alaouites, les chiites et les chrétiens, soutiennent majoritairement le gouvernement ou sont restés neutres.
Le reportage de l’AP montre également que l’administration syrienne est encore capable de gouverner décemment. Les services gouvernementaux, bien que défaillants, fonctionnent toujours. Les travailleurs reçoivent leurs salaires, même si la monnaie locale est en baisse. Il y a encore le courant électrique, même si les coupures sont monnaie courante. Les soins de santé sont encore gratuits, mais les habitants disent que l’attente est longue car les médecins abandonnent leurs postes.
Les lecteurs de ces reportages de l’AP ne manqueront pas de se demander qu’est-ce qui ne va pas avec le président syrien Assad. Tout compte fait, ne représente-t-il pas la meilleure alternative par rapport à toutes les autres ?