Fin de récréation pour les djihadistes qui utilisaient jusqu’ici le pays du Cèdre comme transit et base arrière pour combattre contre la Syrie ?
Le ministre de l’Intérieur Nohad Machnouk a annoncé dimanche l’arrestation par les services de renseignement des FSI du prédicateur islamiste radical Omar Bakri, dans la région de Aley où il vivait, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
En novembre 2010, Omar Bakri, condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal militaire après trois ans de procès, avait été arrêté à Tripoli au Liban-Nord. Le prédicateur, 54 ans, avait été jugé coupable d’incitation au meurtre, de vol, de possession d’armes et d’explosifs.
Jugé par défaut, en même temps qu’une quarantaine de Libanais, Palestiniens et Saoudiens également poursuivis, il avait alors affirmé à l’AFP qu’il ne « passera pas un seul jour en prison » et clamé son innocence. Il a ensuite été libéré.
Omar Fostoq Bakri Mohammad s’était installé en Grande-Bretagne en 1986, où il était devenu une figure de proue des milieux islamistes à Londres, jusqu’au tour de vis donné par les autorités britanniques après les attentats du 7 juillet 2005 (56 morts, 700 blessés). Celles-ci avaient profité de l’absence de Bakri, parti au Liban pendant l’été, pour le priver de son droit de séjour en Grande-Bretagne. Il avait prédit les attentats de Londres, selon certains médias, et avait affirmé que l’ancien Premier ministre John Major et le président russe Vladimir Poutine étaient des « cibles légitimes ».
À son arrivée au Liban en 2005, il avait été une première fois détenu mais aussitôt libéré. Aucune accusation n’avait été retenue contre lui. Né en 1960 au sein d’une famille aisée de Syrie, Omar Bakri est devenu membre des Frères musulmans à l’adolescence. En 1983, il a fondé sa propre formation, al-Mouhajiroun, (Les Émigrés) à Djeddah (Arabie saoudite), d’où il est expulsé trois ans plus tard. Al-Mouhajiroun est officiellement dissoute en octobre 2004. Le prédicateur a deux épouses et il est père de sept enfants.
En novembre 2012, le quotidien britannique The Sun avait rapporté que quatre islamistes extrémistes britanniques reçoivent un entraînement pour combattre en Syrie dans un camp dirigé par le Omar Bakri au Liban-Nord.
Dans un entretien au Sun, le prédicateur islamiste avait affirmé que l’une des recrues était un programmateur informatique de Londres et un deuxième un technicien. « D’autres, comme eux, suivront, avait-il déclaré. Des quatre, deux ont des connections en Syrie. Mais ils sont tous nés en Grande-Bretagne et ont des diplômes professionnels ». « Après leur entraînement, ils feront leur devoir de jihad en Syrie et peut-être en Palestine », avait-t-il poursuivi. Omar Bakri avait par ailleurs révélé avoir entraîné « plusieurs combattants » de différents pays, dont l’Allemagne et la France, depuis son retour au Liban.
Légende : Le prédicateur islamiste radical Omar Bakri. Photo ANI