Plus rien ne semble résister au rouleau compresseur de l’armée régulière syrienne qui avance sur tous les fronts. Après Yabroud, c’est le krak des Chevalier qui vient d’être libéré. Une victoire qui coupe les voies d’acheminement des armes et des djihadistes à partir du Liban Nord et Est. Il ne reste pour verrouiller cette frontière que quelques localités que l’armée encerclent et qui ne vont pas tarder à tomber dans son escarcelle. C’est le cas de Rankous, dernière importante localité encore entre les mains des groupes armés.
Les choses sont allées très vite ces derniers jours dans la localité d’al-Hosn dans le gouvernorat de Homs. Alors que la région du Qalamoune est sur le point d’être totalement nettoyée.
Ce jeudi, c’est la forteresse d’al-Hosn, appelée le Krak des chevaliers par les Croisés et occupée par les rebelles depuis près de deux ans qui est tombée entre les mains de l’armée syrienne.
Ce château surplombe le « Wadi Nassarah » (la vallée des Chrétiens), une région d’une grande importance stratégique, vu qu’elle se situe au centre de la Syrie, à cheval entre le littoral syrien, la ville de Homs et la capitale syrienne.
« La forteresse d’al-Hosn a été libéré, ainsi que la région alentour. Les
hommes armés et les terroristes qui venaient de Syrie, du Liban et d’autres
pays, ont été liquidés ou faits prisonniers.Rares sont ceux qui avaient pu s’en fuir vers le Liban. Stratégiquement cela veut dire, que la route d’approvisionnement qui
commençait à Wadi Khaled au Liban en direction de Tal Kalakh puis à Homs est coupée et nous avons mis fin à l’infiltration des terroristes », a affirmé un colonel syrien à la chaîne Al-Manar, porte parole du Hezbollah..
« Un certain nombre d’hommes armés se sont rendus ce qui a aidé à la chute de la forteresse et maintenant il sera possible de s’occuper des autres parties de la
province de Homs encore sous contrôle rebelle », a-t-il ajouté.
« Certains hommes armés essaient de fuir vers le Liban et il y a des unités de l’armée et des unités auxiliaires des Forces de Défense nationale qui les
poursuivent pour leur barrer la route avant qu’ils n’atteignent la frontière », a encore souligné le colonel.
La fuite vers le Liban
La récupération de cette région stratégique après un mois de combats nettoie toute la région ouest de la province de Homs des miliciens, dont le nombre dans la citadelle était évalué à près de 400, dont de nombreux libanais.
Sa libération a d’ailleurs été facilitée par l’effondrement des milices. Ces 24 dernières heures, les évasions dans leurs rangs se sont faites à un rythme plus rapide.
Dans la journée de ce jeudi 20 mars, 40 miliciens étaient tombés dans une embuscade de l’armée syrienne, alors qu’ils tentaient de rejoindre le Liban, ont annoncé de nombreux medias arabophones dont la chaine de télévision al-Mayadeen.
L’AFP quant à elle rend compte de la mort de 11 rebelles seulement. Alors que l’Observatoire syrien des droits de l’homme évoque une soixantaine qui ont été tuées ou blessés en fuyant la région de Hosn vers le Liban.
Pour sa part, une source de sécurité libanaise a fait état de 45 blessés, civils et rebelles, par les bombardements de l’artillerie syrienne alors qu’ils traversaient le Nahr al-Kebir, le cours d’eau qui sépare les deux pays au nord du Liban. Certains ont été touchés alors qu’ils se trouvaient en territoire syrien et d’autres alors qu’ils avaient atteint le Liban, selon la même source.
L’OSDH avait aussi rendu compte de combats à l’intérieur du château, alors qu’une source de sécurité syrienne affirmait que le fort était sous le feu de l’armée syrienne.
Décapitation des milices
A l’instar de ce qui s’est passé à Yabroud, les milices de la forteresse ont été décapitées: deux chefs de milices islamistes, celui du front al-Nosra à Homs, connu sous le pseudonyme Abou Ghadir al-Chichani et celui des Jound al-Cham, le Libanais Khaled al-Mahmoud, connu sous le pseudonyme Abou Souleimane al-Dandachi al-Mouahajir qui est originaire de la région libanaise du Akkar ont été tués.
Selon le site d’informations Liban 24, les services de renseignements militaires libanais avaient arrêté al-Mahmoud en 2005, parce qu’il était suspecté d’appartenir au groupuscule terroriste proche d’Al-Qaïda, Fath el-Islam, qui a combattu l’armée libanaise dans le camp palestinien de Nahr el-Bared au nord du Liban.
Ayant écopé 7 années de prison, il est relâché en 2012, date à laquelle il s’est rendu en Syrie pour combattre aux côtés des milices extrémistes.
Le fort a été construit à partir de 1031 par les Abbassides, une dynastie de califes arabes. En 1142, au temps des Croisades, le château est occupé par l’ordre des Hospitaliers qui construit plusieurs ouvrages défensifs. Ce sont eux qui lui ont donné l’appellation de Krak des Chevaliers.
Mais en Syrie, personne ne le connait sous cette appellation. On le nomme le fort d’al-Hosn.
Violents combats à la frontière syro-libanaise
Peu avant la chute de cette citadelle réputée imprenable de violents combats s’étaient déroulé
à plusieurs endroits de la frontière syro-libanaise, notamment dans la région de Walid Khaled, où des centaines d’hommes armés venant du Liban ont attaqué des positions de l’armée syrienne, provoquant une violente riposte de l’artillerie. Une source militaire syrienne a indiqué que onze rebelles qui fuyaient le célèbre fort croisé, le Krak des Chevaliers, au centre de la Syrie, alors que ce dernier était sur le point de tomber aux mains des forces loyalistes, ont été tués jeudi en tentant de passer au Liban. « Durant les opérations dans les régions d’al-Hosn, des hommes armés, qui tentaient de fuir vers le territoire libanais, sont tombés dans une embuscade tendue par l’armée et onze d’entre eux ont été tués », a indiqué cette source à l’AFP. Al-Hosn est le village où se trouve la citadelle médiévale. Selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), trente-cinq blessés syriens sont entrés au Liban, jeudi matin, et ont été pris en charge par la Croix rouge libanaise et d’autres organisations humanitaires. Ils ont été transférés dans des hôpitaux du Akkar, après avoir passé la frontière au niveau de Wadi Khaled. Un représentant d’une organisation islamique a indiqué à l’Ani s’attendre à l’arrivée de plus d’une centaine de blessés syriens, alors que de violents combats opposent l’armée aux miliciens rebelles. Les villages libanais de Bokayaa et de Bani Sakhr, dans cette région, ont été touchés par des tirs d’artillerie et plusieurs habitations ont été endommagées.
Cette offensive rebelle dans ce secteur vise, selon des experts militaires, à faire baisser la pression de l’armée régulière, qui progresse autour du Krak des Chevaliers, dernière position encore aux mains des rebelles à l’ouest de la province de Homs. L’objectif est de disperser les efforts de l’armée syrienne en ouvrant un nouveau front, pour permettre aux rebelles encerclés dans cette citadelle de se retirer vers le Liban. Selon des sources bien informées, les autorités syriennes ont refusé d’ouvrir un couloir sécurisé pour permettre un tel retrait, exigeant la reddition pure et simple des hommes armés, parmi lesquels figure un grand nombre de Libanais ou de ressortissants d’autres pays arabes. La prise de la localité d’al-Zara, il y a deux semaines, non loin de la frontière libanaise, avait marqué le début des revers infligés aux rebelles dans cette région.
La violence des combats dans ce secteur a poussé les autorités syriennes à fermer le poste frontière de Bokayaa, entre le nord du Liban et la Syrie, tandis que le barrage de l’Armée libanaise dans la même région a été la cible de tirs en provenance du côté syrien. Plus au sud, l’aviation syrienne a mené ce jeudi des raids à Ajram, sur le jurd de Ersal dans la Békaa. Des hélicoptères syriens avaient déjà lancé, mercredi soir, des attaques contre Wadi Ajram et Kherbet Younine dans les faubourgs de Ersal.
Ces bombardements aériens accompagnent la progression des troupes au sol, et visent à couper toute voie de retraite aux rebelles, qui fuient devant l’avancée de l’armée régulière, vers les montagnes escarpées, pour tenter de se regrouper. Mercredi, l’armée syrienne avait poursuivi sa progression après la prise de Yabroud dimanche, en délogeant les rebelles de la localité de Ras al-Aïn, où les habitants ont réservé aux militaires réguliers un accueil de héros, brandissant des drapeaux syriens et scandant des slogans à la gloire du président Bachar al-Assad, selon des images montrées par plusieurs télévision. De nombreux corps de rebelles étaient visibles dans les rues. Selon les médias, l’armée syrienne a découvert à Ras al-Aïn un atelier de fabrication de charges explosives ainsi que plusieurs véhicules portant des plaques d’immatriculation libanaises, se qui porte à croire que cette localité était également utilisée comme point de départ des voitures piégées envoyées au Liban.
Prochaine cible de l’armée syrienne, la ville de Rankous, plus au sud, située face à la localité libanaise de Brital. L’objectif final étant de sécuriser toute la frontière libano- syro-libanaise.
Source : Al-Manar, Médiarama et agences