La question des mercenaires islamistes étrangers en Syrie inquiète désormais les gouvernements occidentaux qui les ont soutenus, d’une manière ou d’une autre, dans leur guerre contre le régime laïc de Bachar al-Assad. Selon l’ICSR sur la base de plus de 1500 sources, 11000 combattants de 74 nations sont allés combattre en Syrie. Le nombre de ceux en provenance des pays occidentaux a plus que doublé, passant de 600 en avril dernier à 1900 aujourd’hui.
L’ISCR estime que de la fin 2011 au 10 décembre 2013, entre 3000 et 11000 individus sont allés en Syrie. Cette estimation inclut ceux qui combattent encore actuellement, ceux qui en sont revenus depuis et ceux qui ont été arrêtés ou tués. La plupart, 80%, sont issus des pays occidentaux et arabes, mais l’ICSR a également identifié des combattants d’Asie du sud-est, de Nord-américains, d’Australiens et d’Afrique. Les estimations gouvernementales françaises, danoises, belges, britanniques, allemandes ont doublé pour les deux premiers, quadruplé pour les autres, avec un total représentant 18% des étrangers combattant en Syrie.
Parmi les pays du Moyen-Orient, arrivent en tête la Jordanie (2089), l’Arabie saoudite (1016, la Tunisie (970), le Liban (890) et la Libye (556). Les auteurs du rapport de l’ICSR précisent que ces chiffres sont moins fiables que les précédents, ces gouvernements ne donnant pas d’information officielle à ce sujet.
En dehors de ces deux zones, les Balkans sont un grand fournisseur de mercenaires islamistes, ainsi que certaines anciennes républiques de l’ex-URSS. En tête, on trouve le Kosovo, l’Albanie et la Bosnie. Les médias dominants et les grands penseurs politiques ont vite fait d’oublier que les mêmes mercenaires islamistes étrangers ont déjà combattu par milliers dans les Balkans, en Tchétchénie, au Kosovo, avec la bénédiction des puissances occidentales. Les mercenaires en général, islamistes en particulier car ils combattent au nom de l’Islam, sont comme les chercheurs d’or d’autrefois, ils suivent les bons filons d’un pays à un autre.
Selon l’ICSR, « la mobilisation actuelle en Syrie est plus significative que toute autre depuis la guerre en Afghanistan dans les années 1980. » Malgré leur longueur, les conflits irakien, somalien et afghan n’ont pas mobilisé autant de forces étrangères que la Syrie pour une même durée. L’explication en serait le soutien de l’Iran chiite au régime syrien, avec l’intervention directe de militaires iraniens et donc chiites, face aux mercenaires et aux rebelles syriens sunnites soutenus par l’Arabie saoudite, elle-même wahhabite.
Source : https://icsr.info/2013/12/icsr-insight