Lors de sa visite en Chine le 20 et 21 mai, le président russe Vladimir Poutine a signé un important pré-accord de vente de gaz naturel et de pétrole pour une période de trente ans. Le paiement sera effectué en roubles et en yens, et non en dollars. Cet accord préfigure-il la naissance d’un axe « euro-asiatique », fort de la complémentarité de la Chine et de la Russie, toutes deux membres du groupe Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) ? La Russie dispose de ressources naturelles quasi illimitées, d’un tissu industriel solide, d’un secteur de recherche et de production d’armements de niveau international. La Chine, de son côté, apporte une main-d’œuvre et des compétences dans la production high-tech. Si elles se développent dans un futur proche, les nouvelles relations entre ces deux pays aux économies dites « émergentes » formeront la base d’un bloc puissant, indépendant de l’Occident et de sa mainmise sur la politique internationale et l’économie mondiale. Les États-Unis ont de quoi s’inquiéter. Gageons qu’ils tendront tous les pièges possibles pour empêcher une nouvelle qui risque de leur coûter leur suprématie dans les rapports de force mondiaux et de freiner leurs appétits impérialistes et militaires.